vendredi 25 avril 2025

WE ARE YESTERDAY, PART 2 (of 6) - JUSTICE LEAGUE UNLIMITED #6 (Mark Waid, Christopher Cantwell / Travis Moore)


De nos jours. Gorilla Grodd est investi des pouvoirs du Limier Martien et s'en sert pour planifier son attaque contre la Justice League. Pour cela, il va corrompre Air Wave à qui il va faire croire que les héros n'en sont pas. Puis, grâce à son moi passé qu'il contacte, il recrute les membres de sa nouvelle Legion of Doom...


Pour ce deuxième volet du crossover We Are Yesterday, l'histoire se poursuit de nos jours dans les pages de la série Justice League Unlimited. Vous remarquerez que Mark Waid reçoit le renfort de Christopher Cantwell et ce dernier n'est pas venu pour faire de la figuration puisqu'il est crédité comme co-auteur de l'intrigue (tandis que Waid assure seul la rédaction du script).


Sur la forme, cet épisode n'est rien d'autre qu'un long flashback mettant encore une fois au premier plan Grodd. Waid et Cantwell rebondissent sur les répercussions d'Absolute Power, ce dont on ne peut se plaindre puisque ce n'est pas si fréquent qu'un event soit exploité des mois après sa parution.


L'élément dont Waid et Cantwell se servent, c'est le fait que des super-héros ont perdu tout ou partie de leurs pouvoirs sans savoir qui en a hérité. On sait que le Limier Martien a notamment perdu ses capacités télépathiques et il se trouve que c'est Grodd qui les a récupérés. C'est pratique, un peu facile je vous l'accorde, mais bon, ne chipotons pas.


Là où je suis plus réservé, c'est sur la suite. Alors que j'aurai apprécié que l'épisode montre davantage la formation de cette nouvelle Legion of Doom, c'est totalement relégué au second plan. Bon, ce sera peut-être plus développé dans l'Annual de World's Finest qui sort Mercredi prochain, mais ça me semble en tout cas nécessaire vu la bande de psychopathes ici réunie.

Waid et Cantwell se concentrent donc surtout sur la corruption de Air Wave pour justifier qu'il trahisse ainsi la Justice League depuis sa formation. Et, ce qui est étonnant, c'est que les deux scénaristes n'ont pas choisi la simplicité. Alors qu'avec ses nouveaux pouvoirs, Grodd aurait pu facilement laver le cerveau de ce jeune héros, il en va tout autrement.

Les efforts de Grodd paraissent du coup exagérément soutenus pour abuser de Air Wave à qui il fait croire que les héros n'en sont pas et qu'ils méritent donc d'être corrigés. Mais surtout le portrait qui est fait de Air Wave en fait un jeune homme pas seulement gentiment naïf et influençable mais passablement benêt (pour ne pas dire complètement stupide et je reste poli).

Déjà que le personnage sortait un peu de nulle part et ne suscitait pas la sympathie puisque le lecteur savait qu'il était un espion, autant dire que son sort ne s'améliore guère dans cet épisode et, sans trop spoiler, ce qui va lui arriver ne nous émeut pas franchement. Je me demande quand même si Waid, en particulier, n'a pas raté sa cible.

Parce que, imaginons qu'il ait pris un personnage plus important, auquel les fans soient immédiatement plus attachés pour être le traître manipulé par Grodd par des moyens qui plus est plus simples, alors l'émotion et le suspense auraient été bien percutants. Dommage.

Je peux paraître un peu difficile, mais en fait si ce crossover n'est pas non plus mauvais, il manque de piment. Tout ça est trop évident. La première partie, la semaine dernière, dans World's Finest #38 ne ressemblait déjà pas vraiment à un départ canon, et cette deuxième partie continue d'exposer la situation de manière assez molle alors que pour une histoire en six chapitres, ça devrait aller plus vite, plus fort.

Et puis, soyons honnêtes, même avec ce Grodd augmenté, et cette nouvelle Legion of Doom, on ne sort pas des sentiers battus. Waid est pourtant un auteur qui a su prouver son habilité pour donner aux héros des adversaires inattendus. Et honnêtement, malgré son envie de faire de Grodd un méchant redoutable, on a du mal à voir autre chose qu'un super gorille avec un gang de vilains suremployés.

J'espère me tromper et que la sauce prenne, que tout le projet devienne plus savoureux, épicé. Mais ce n'est pas non plus visuellement une folie. Travis Moore est un artiste très élégant, mais je ne le trouve pas à sa place sur un crossover qui se veut ambitieux et punchy. C'est trop propre, trop sage, pas assez musclé.

Je peux comprendre qu'on ait, chez DC, voulu laisser Dan Mora souffler un peu avant le final (dans lequel Waid a promis une double page avec pas moins de 800 personnages - ! - qui montrera que la Justice League est vraiment Unlimited), mais c'est dommage de ne pas avoir mis là-dessus des artistes un peu plus toniques que Clayton Henry et Travis Moore.

Bref, ce n'est pas désagréable du tout, mais c'est plat. Croisons les doigts pour que l'Annual de World's Finest (qui ne sera finalement pas dessiné par Henry mais par Dan McDaid au passage) change la donne.

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