dimanche 13 avril 2025

JAY GARRICK : THE FLASH (Jeremy Adams / Diego Olortegui)


JAY GARRICK : THE FLASH
(#1-6)


Keystone City, 1963. Jay Garrick et sa fille Judy affrontent Doctor Elemental qui a kidnappé Joan Garrick (femme du premier et mère de la seconde). Alors que Judy frappe Dr. Elemental, elle disparaît en même temps que lui... De nos jours, Judy réapparaît dans la vie de Jay et Joan après que Stargirl ait retrouvé plusieurs enfants de super-héros.


Mais lorsqu'elle apprend que Dr. Elemental court toujours, Judy est obsédée par l'idée de l'arrêter. Toutefois, quelque chose trouble encore davantage Jay (et Joan) : ils n'ont aucun souvenir d'avoir eu une fille ! Pour tenter d'éclaircir ce mystère, il se tourne vers Mr. Terrific qui soumet Judy à une machine permettant de visualiser ses souvenirs.


Le test permet d'identifier qui se cache derrière la masque de Dr. Elemental : il s'agit du professeur Hughes, l'homme à qui Jay Garrick doit ses pouvoirs quand il était devenu son assistant au lycée. Jay et Judy se rendent au siège de S.T.A.R. Labs où ils travaillaient jadis et le directeur Slate leur remet le journal de Hughes dans lequel il avait tout consigné de ses expériences et de ses motivations...


Troisième et dernière mini-série attachée au run de Geoff Johns sur Justice Society or America, Jay Garrick : The Flash est sans doute la plus décevante. Non pas que ce soit mauvais, mais c'est un cran en-dessous de Wesley Dodds : The Sandman et Alan Scott : The Green Lantern. La faute à qui, à quoi ? Sans doute au fait que c'est l'histoire la plus référencée par rapport au run de Johns.


Johns, en effet, en parallèle de son dernier run sur Justice Society of America, a écrit une mini-série Stargirl : The Lost Children, dans lequel Courtney Whitmore retrouvait un paquet d'héritiers de membres de la JSA dont personne ne se souvenait être le parent. Et pour cause, Johns les a inventés pour enrichir ma mythologie de l'équipe, de manière très maladroite.


Parmi ces rejetons de super-héros se trouvait the Boom alias Judy Garrick, fille de Jay et Joan, qui possède les mêmes pouvoirs de super rapidité que son père, et dont Johns veut nous faire croire qu'elle a combattu le crime à ses côtés dans les années 60. Cette retcon apparaît comme une tentative assez absurde d'inventer une génération de héros sortie de nulle part.

Et nulle part, c'est sans doute là où elle retournera puisque, à ce jour, personne n'a manifesté chez DC l'envie de se resservir de ces adolescents. Jeff Lemire, dans JSA, actuellement, n'y a pas fait mention (il faut dire qu'il a pris le parti d'animer une équipe très fournie, avec d'un côté les vétérans et de l'autre Infinity Inc., dont la plupart des membres sont déjà des descendants des pionniers).

Ensuite, il faut dire que Judy Garrick est une gamine insupportable, à laquelle on n'arrive pas à s'attacher du début à la fin de cette histoire. Dans ces conditions, il devient impossible de lire cette mini-série sans faire un effort pour tolérer sa présence et surtout composer avec le fait que toute l'intrigue repose sur sa disparition-réapparition.

Jeremy Adams, l'actuel scénariste de Green Lantern, ne ménage pas ses efforts et réussit malgré ce handicap à produire un récit efficace, mais auquel il manque ce qui faisait l'intérêt de Wesley Dodds : The Sandman et Alan Scott : The Green Lantern, c'est-à-dire une accroche originale, qui permet de considérer the Flash comme un personnage singulier.

Ici, la série a beau porter le nom du vétéran, ce dernier est relégué trop souvent au rôle de faire-valoir d'une adolescente indocile et irritante. Jamais, à aucun moment, Adams ne parvient à raconter quelque chose qui révélerait des aspérités chez Jay Garrick, quelque chose dans son passé qui le rendrait plus trouble, troublant. C'est vraiment dommage. Il est réduit à sa paternité mais jamais ce qui est perturbant dans ce qu'il traverse n'est creusé.

Par ailleurs, le Dr. Elemental s'avère un méchant à la fois puissant et pathétique, avec son obsession de contrôler le monde, de créer une nouvelle race d'humains en en sacrifiant un paquet d'autres, autant de mobiles vus et revus. Ses pouvoirs sont énormes mais ne paraissent jamais en mesure de mettre en difficulté Flash. Quant à ses comparses, comme Ro-Bear, ils sont grotesques. 

Rien ne fonctionne dans cette affaire et on a mal pour Adams qui doit faire avec quelque chose sur laquelle il n'a aucun contrôle créatif. Il hérite d'une situation créée par Johns mais celui-ci lui refile le bébé car il est occupé par ailleurs et sans doute déjà la tête ailleurs, très loin, dans ses projets en creator-owned pour son label Ghost Machine.

Qu'y a-t-il à sauver de ce naufrage ? La prestation de Diego Olortegui, l'actuel dessinateur de JSA. Ses planches sont dynamiques, ce qui est nécessaire quand on doit se charger d'un speedster comme Flash. Sa narration entraîne le récit et divertit le lecteur qui a droit à quelques vrais bons moments, très bien découpés.

C'est surtout quand Flash et Boom rendent visite au Brésil à Dr. Mid-Nite qu'on prend le plus de plaisir. C'est la seule fois où Adams a de l'inspiration et injecte une dose d'humour, s'inspirant du décor et de l'action pour adresser des clins d'oeil à James Bond. Olortegui prouve qu'il est déjà très à l'aise avec les personnages et la mise en scène à la fois pour souligner les interactions entre les acteurs et leur manière de se battre.

Mais il est évident que Olortegui, s'il a du talent à revendre (et il le prouve actuellement), se gâche un peu dans cette entreprise. Quand à Jeremy Adams, en continuant à marcher dans les pas de Geoff Johns, via Green Lantern mais aussi Aquaman, il emprunte un chemin compliqué puisqu'il s'expose à être comparé à son mentor.

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