samedi 11 janvier 2025

CAPTAIN AMERICA : FINAL (Collin Kelly & Jackson Kelly / Carmen Carnero)


CAPTAIN AMERICA : FINAL
(Captain America : Symbol of Truth #14 + Captain America #750
+ Captain America : Finale)


Steve Rogers se rend en Angleterre pour assister aux obsèques d'un des membres de la dernière équipe des Invaders avec laquelle il a affrontée le Cercle Extérieur et MODOC à Manhattan. Plusieurs autres héros sont présents pour rendre hommage au disparu. Sharon Carter surprend tout le monde en annonçant son intention de reprendre l'alias du défunt.
 

Après la cérémonie, alors que Steve trouve Bucky à l'écart, ils sont interrompus par l'arrière-petit-fils de l'homme qui a forgé le bouclier de Captain America et qui lui transmet un message. Celui-ci désigne l'infrastructure de la base du Cercle Extérieur. Bucky assure à Steve qu'il peut compter sur lui, depuis l'intérieur, pour en finir avec leurs adversaires.


Soutenu par le Radié et Sharon Carter puis de Ian Rogers, Captain America attaque le Capitole Fantôme où plusieurs mercenaires et une armée de robots les attendent. A la table du Pouvoir, de l'Argent, de la Machine et de l'Amour (qui choisit de se retirer), Bucky/la nouvelle Révolution intervient au même moment...


Ce troisième tome, même s'il ne porte plus le sous-titre Sentinel of Liberty, conclut le run de Collin Kelly, Jackson Lanzing et Carmen Carnero sur la série. Après un crossover, dispensable, entre les titres Sentinel of Liberty et Symbol of Truth intitulé Cold War (qui a surtout servi à expliquer le retour de Ian Rogers que tout le monde pensait mort), Panini Comics propose un sommaire un peu fouillis.


En effet, avant d'aller plus loin, il faut bien dire que cet album permet de lire le dernier épisode de Captain America : Symbol of Truth, par Tochi Onyebuchi et José Carlos Silva, sans qu'on comprenne ce qu'il fait là, vu qu'il n'a aucun rapport avec la suite du sommaire.


Ensuite, on a droit aux deux premières parties (sur sept) de l'épisode 750 de Captain America. Il s'ouvre à nouveau avec quelques pages, dessinées par RB Silva, consacrées à Sam Wilson lors d'une discussion à bâtons rompus avec Misty Knight qui l'encourage à ne pas renoncer à son rôle de Captain America. Tochi Onyebuchi a rapproché les deux personnages durant son run au point d'en faire quasiment des amants.

Mais disons que, là aussi, on ne voit pas très bien ce que ce segment fait là, sinon confirmer ce que tout le monde sait déjà, c'est-à-dire que Marvel va continuer à avoir deux Captain America (même si seul Steve Rogers a conservé depuis une série régulière). 

Personnellement, autant je n'ai rien contre le fait qu'un personnage en remplace un autre (provisoirement ou définitivement) dans un rôle (comme Jane Foster quand elle devenue Thor ou Carl Danvers en tant que Captain Marvel), autant je déteste l'idée d'avoir deux Spider-Man ou donc deux Captain America.

J'ai l'impression que, dans le cas de Sam Wilson, ce n'est vraiment pas naturel : pourquoi en faire Captain America si ce n'est pour contenter une frange communautariste du lectorat qui déire voir un afro-américain dans le rôle ? Je préfèrerai lire une bonne série Falcon. Sam Wilson ne supplantera jamais Steve Rogers, tout comme Miles Morales ne supplantera jamais Peter Parker. Donnons-leur un vrai pseudo, original, une vraie fonction, mais arrêtons avec ces doublons.

Les parties 3 à 7 de Captain America #750 se composent de courtes histoires écrites par des équipes artistiques vraiment peu inspirées : Stephanie Williams et Rachael Stott s'évertuent à justifier elles aussi que Sam Wilson est Captain America à égalité avec Steve Rogers ; J.M. DeMatteis et Sara Pichelli s'en sortent mieux avec un récit sur un ami d'enfance de Steve Rogers ; Dan Jurgens nous refait le coup du "man out of time" avec quelques pages narrées par Jarvis le majordome des Avengers ; Cody Ziglar et Marcus Williams montrent Sam et Steve s'entraîner au lancer de bouclier et on touche le fond ; et enfin Gail Simone et Daniel Acuña racontent comment des gamins récupèrent le bouclier de Captain America et s'amusent avec... C'est vraiment mauvais, indigne d'un épisode anniversaire.

Non, ce qu'il faut garder, c'est la partie 2 du #750 et l'épisode Finale justement, par le trio Kelly-Lanzing/Carnero : on assiste d'abord aux funérailles du membre des Invaders tombé au combat à Manhattan dans le tome précédent et c'est vraiment émouvant. Namor et Jim Hammond sont là, Wolverine et Captain Marvel aussi plus quelques héros de l'âge d'or (désormais vieux), pour dire adieu à leur frère d'armes. 

Kelly et Lanzing réussissent l'impossible en ne versant jamais dans le larmoyant tout en nous communiquant l'émotion qui saisit l'assemblée, très sobrement (même si l'intervention de Sharon Carter est un chouia too much dans ces circonstances). La conclusion de ce segment acte la réconciliation entre Steve et Bucky de façon tout aussi juste.

Et on enchaîne donc avec le Final : un épisode de près de quarante pages, très spectaculaire, une vraie apothéose pour un run trop court, abrégé par Marvel pour offrir le titre à J. Michael Straczynski - qui, lui, a déçu tout le monde. J'aurai vraiment aimé voir ce que les scénaristes auraient pu imaginer s'ils avaient pu poursuivre, même si Kelly et Lanzing aiment bien le format de la mini-série et bouclent leur affaire sans bavure, sans bâcler, en achevant proprement leur intrigue.

Je suis sûr que Carmen Carnero serait également restée sur la série avec ces auteurs. Elle avait les personnages bien en main, sa prestation a été en tout point remarquable du début jusqu'à la fin, et ce n'est quand même pas commun de voir un seul artiste sur douze épisodes, en maintenant cette qualité. 

Franchement, Marvel a fait une énorme connerie en agissant comme ils l'ont fait - même si, on ne sait jamais, les successeurs de Straczynski seront peut-être inspirés et d'un bon niveau (perso, j'aimerai assez que Gerry Duggan écrive la prochaine série Captain America car, à chaque fois qu'il en a eu l'occasion, il a su trouver le bon ton pour le héros. Et pourquoi pas avec Javier Garron au dessin, puisque celui-ci m'a confié qu'il se préparait pour son prochain job pour Marvel après ses piges sur Uncanny X-Men ?).

Je ne saurai donc que vous encourager à (re)découvrir ce run fulgurant mais de haute volée, qui m'a ramené aux meilleures heures de l'ère Brubaker/Epting. C'est le Captain America que j'aime, entre intrigue tortueuse et action spectaculaire, avec humanisme plus que patriotisme.

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