CAPTAIN AMERICA : SENTINEL OF LIBERTY, TOME 2 - L'ENVAHISSEUR
(Captain America and the Winter Soldier Special #1 +
Captain America : Sentinel of Liberty #7-11)
Le Cercle Extérieur s'est formé en 1922, au lendemain de la première guerre mondiale, à l'initiative de Wulf Fortunov, un ressortissant latvérien, qui a guéri Princip Gravilo de la tuberculose. Il invite sur un champ de bataille Etien Argent, le premier multimilliardaire du monde ; Ika Agboje, l'ancienne chef du Wakandan Engineering Vanguard ; et "Ana", l'artiste underground la plus célèbre d'Europe. Ensemble, ils vont influencer la marche du monde à chaque décennie jusqu'à nos jours. Bucky Barnes a pris la place de la Révolution et contacte discrètement Peggy Carter pour qu'elle l'aide à détruire le Cercle...
Steve Rogers, lui, se remet difficilement du choix de Bucky et une discussion avec Namor l'incite à former une nouvelle équipe des Invaders. Il invite avec Sharon Carter la tante de cette dernière, Peggy ; Nick Fury Jr. ; Black Widow ; Hawkeye (Clint Barton) ; Roger Aubrey (le Destructeur), à qui il présente le Radié, qui s'est émancipé du Cercle. Ensemble, ils élaborent un plan pour que l'ennemi se découvre et l'attaquer.
Mais ils découvrent rapidement grâce à Emma Frost, qui doit une faveur à Captain America, qu'on a manipulé leurs esprits grâce à M.O.D.O.C., tandis que l'A.I.M., affilié au Cercle, a coupé Manhattan du reste du monde sous un dôme. L'équipe lance un assaut sur l'île mais quelque chose cloche : ils sont toujours sous l'emprise mental de MODOC...
Seule Peggy Carter y échappe car Bucky lui a fourni de quoi s'en affranchir. Et quand MODOC torture mentalement le Destructeur, ce dernier résiste tant et si bien qu'il parvient au prix d'un terrible sacrifice à renverser la situation. Mais pour combien de temps ?
Ce deuxième tome (sur trois) de Captain America : Sentinel of Liberty s'ouvre par un numéro spécial qui revient sur les origines du Cercle Extérieur. SPOILER : on a quitté Captain America alors que Bucky Barnes a éliminé le membre de cette organisation qui incarnait la Révolution pour prendre son siège. Mais comment et quand tout cela a commencé ?
De façon classique mais logique, Collin Kelly et Jackson Lanzing situent la naissance du Cercle après la première guerre mondiale alors que l'Europe panse encore ses blessures. Cinq individus se réunissent, personnalisant chacun un domaine et décidant de ne plus subir les événements mais de les provoquer pour mieux contrôler les masses. De 1922 à 2022, ils vont ainsi générer et gérer les crises mondiales en coulisses.
Bucky pense éliminer d'un coup les quatre membres restants mais il est vite calmé et change de stratégie en feignant de participer aux conspirations à venir car le Cercle prépare son prochain mouvement. Il est même déjà initié (c'était l'attaque lancée par Arnim Zola sur New York vu dans le n°0 de la série). Peggy Carter, que Bucky avait accusée d'être de mèche avec le Cercle, travaille au contraire à le torpiller et rentre en contact avec Barnes pour frapper au bon moment.
Puis la série reprend son cours. Steve Rogers retrouve Sharon Carter, assemble une nouvelle équipe d'Invaders (mais sans Namor ou Jim Hammond). Et c'est là que les scénaristes embobinent à la fois leurs personnages et les lecteurs avec un twist narratif imprévisible et superbement disposé : en vérité, le Cercle a tout anticipé et s'est payé les services de MODOC pour les manipuler mentalement.
On assiste donc pendant plusieurs épisodes à une simulation particulièrement perverse où les Invaders croient reprendre la main alors que, dans la réalité, l'AIM coupe Manhattan du reste du monde pour que le Pouvoir récupère la Néganite d'Arnim Zola, un composant suffisant pour rayer une métropole comme New York de la carte !
Comment sortir de ce piège très vicieux ? Sans en dire trop, MODOC va pécher par orgueil en s'attaquant au membre des Invaders qui a le moins à perdre et qui peut lui faire le plus de mal... Cela finira mal pour un des héros, mais Kelly et Lanzing lui offrent une sortie de scène vraiment pleine de panache.
En même temps le tandem se montre assez retors pour continuer à semer le doute jusqu'au bout dans l'esprit du lecteur, notamment en ce qui concerne le rôle réel de Peggy Carter (qu'on voit communiquer avec quelqu'un qui n'est sans doute pas Bucky et peut-être un rival du Cercle). Sans compter le retour surprise, tout aussi inattendu, d'un personnage apparu dans le run de Rick Remender...
Kev Walker dessine le n° spécial qui ouvre l'album : son style brut convient bien à cet intermède sur les méchants de l'histoire (et de l'Histoire avec un grand H). Walker va à l'essentiel, en toutes circonstances, sa narration est dépouillée, très efficace, et tranche avec l'esthétique de la série jusque-là, bref c'est parfait pour cette partie.
Puis Carmen Carnero enchaîne avec cinq nouveaux chapitres, toujours aussi excellents. Elle ravit le lecteur avec des doubles planches magnifiquement composées, à la mise en scène inventive et dynamique, mais aussi, comme toujours, avec l'allure qu'elle sait donner aux personnages, qu'elle campe subtilement.
Qu'il s'agisse des anciens comme Roger Aubrey/le Destructeur et Peggy Carter, en passant par Black Widow et Hawkeye, ou Steve et Sharon, Carnero fait la preuve encore une fois de son talent phénoménal, réussissant même à rendre intéressant Nick Fury Jr., c'est dire ! Son interprétation de MODOC est particulièrement impressionnante et glaçante.
Et puis, c'est amusant aussi pour le rôle donné à Emma Frost dans l'épisode 8 où le scénario renvoie au Hellfire Gala (durant lequel la White Queen avait sondé l'esprit de Rogers et l'avait assuré qu'elle pourrait l'aider s'il avait besoin d'une télépathe - sous-entendu : Emma n'aurait pas été contre une petite aventure avec Captain America... Mais c'était avant qu'elle et Tony Stark fassent leur petite affaire). Carnero a pu s'exercer sur le personnage avant de la retrouver récemment sur Exceptional X-Men.
Je vais tâcher de finir de lire le tome 3 pour demain afin d'écrire sa critique dans la foulée. Après quoi je pourrai enfin passer aux sorties de la semaine. Mais donc, d'ici-là, stay tuned pour la suite et fin de Captain America : Sentinel of Liberty !
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