Lois Lane essaie, sans succès, de rédiger un article sur la tentative par Amanda Waller de neutraliser les super-héros. Elle reçoit la visite des deux Supergirl (Kara Zor-El et Lana Lang) qui l'invitent à se changer les idées en traquant quelques criminels. Pendant qu'elles patrouillent à travers le monde, Lois récapitule les événements ayant conduit à la découverte de ses super-pouvoirs et son enquête pour en déterminer l'origine...
Je commence donc cette nouvelle salve de critiques par un one-shot paru au mois de Décembre dernier et que j'avais oublié dans ma pile à lire. Je me suis souvenu de l'existence de ce Superwoman Special après avoir reçu mon exemplaire de Superman : Lex Luthor Special #1 sorti aujourd'hui et dont je vous causerai imminemment sous peu, promis.
En marge de la série Superman, Joshua Williamson a donc écrit deux one-shots pour revenir sur deux faits marquants dans les intrigues qu'il a développées depuis qu'il s'occupe de ces personnages. Et donc, en premier lieu sur Lois Lane qui est récemment devenue Superwoman. Mais dans quelles circonstances ?
La réponse ne tarde pas : tout cela découle évidemment d'Absolute Power, l'event de Mark Waid et Dan Mora, dont la principale conséquence a été que plusieurs super-héros ont vu leurs pouvoirs disparaître ou être échangés avec leurs camarades (comme par exemple Fire et Ice ou Plastic Man et Panthom Girl).
Cela s'est produit lorsque Green Arrow, en tirant une flèche sur un des androïdes Amazo au service d'Amanda Waller : tous reliés, et ayant absorbé les pouvoirs des héros, quand l'un a été court-circuité, tous les autres ont été hors service. Mais les pouvoirs en se libérant ne sont pas tous revenus à leur propriétaire. Et encore quand ils sont revenus (Barry Allen a carrément perdu son lien avec la Force Véloce par exemple).
Au moment de cet assaut final, Lois Lane, apprenant que son mari se trouvait sur l'île de Gamorra, a voulu s'y rendre et, pour cela, a emprunté une armure de SuperCorp, histoire d'aller plus vite. Mais en route, l'armure a connu un bug et ramené Lois à bon port. Inexplicablement, ensuite, elle a découvert, par hasard, qu'elle était dotée de pouvoirs similaires à ceux de Superman... Bien que celui-ci ait recouvré ses capacités surhumaines.
D'abord réticente à se confier à ce sujet, elle s'en est remise à l'expertise de Mercy Graves, la directrice de SuperCorp, qui lui a conseillé de ne pas utiliser ses pouvoirs avant de nouvelles analyses. Mais Lois n'a pas obéi et a fini par en parler à Clark Kent... Puis donc aux deux Supergirl.
Joshua Williamson, sur la forme, propose un récit bien rythmé, et les échanges entre Lois, Kara et Lana sont bien troussées : ces dernières s'étonnent que Lois soit allée voir Mercy Graves avant de leur en parler et cette réaction est légitime dans la mesure où Mercy a été l'assistante de Lex Luthor, donc sujette à caution.
Ensuite, le scénariste montre qu'il n'a pas transformé Lois en Superwoman par caprice : l'arc actuellement en cours de parution de Superman la met en scène aux côtés de ce dernier et on la voit s'adapter rapidement à sa nouvelle condition, sans pour autant être trop grisée. Visiblement, Williamson compte jouer là-dessus pendant un bon moment, même si je ne crois pas que Superwoman soit faite pour durer.
Car, si ce one-shot peut frustrer en n'apportant pas de réponse claire sur l'origine des pouvoirs pendant la majeure partie de sa quarantaine de pages, il ne faut cependant pas zapper l'épilogue qui révèle à qui ses pouvoirs appartiennent et donc à qui Lois les doit, même si c'est par accident. Je ne vais bien sûr pas vous spoiler, mais cela annonce le retour d'un personnage emblématique, qui, pour le coup, aura des raisons légitimes d'être contrarié... Mais sans savoir comment une telle situation peut se régler !
C'est donc assez malin, même si c'est tout de même un peu long. 40 pages comme je le disais, là où la moitié, ou disons une trentaine auraient largement suffi. Williamson n'est pourtant pas du genre, d'après ce que j'ai lu de lui, à trop décompresser, mais disons que, sur ce coup, surtout vers la fin, il y a franchement quelques scènes en trop.
Est-ce pour cela qu'il a fallu pas moins de trois dessinateurs pour compléter ce numéro spécial ? Edwin Galmon, qui signe aussi la couverture, réalise les planches 1 à 7 puis 9 à 21 et 25 à 28 : le résultat est excellent, même si la numérisation de son dessin pourra en incommoder certains avec des couleurs un peu vitrifiées.
Laura Braga, à contrario, semble avoir été sollicitée uniquement pour boucher des trous, sans doute parce que Galmon était à la bourre : elle signe les pages 8 et 29. C'est trop peu pour juger de leur qualité, mais au moins elles ne jurent pas avec celles de Galmon, tout en ayant leur propre style.
Enfin, et c'est là qu'on touche au gros point noir de l'affaire, parce que cela concerne des pages surnuméraires et surtout vraiment pas très belles, Nikola Cizmesija s'occupe des planches 22 à 24 et 30 à 40. Je trouve que c'est vilain, et là, honnêtement, ça tranche trop avec le reste pour ne pas choquer. Dommage.
On préférera retenir de tout ça que Joshua Williamson est un scénariste très malin avec un plan pour Superman, qu'il a revivifié par sa manière de l'appréhender sans complexe. Scott Snyder a vraiment eu du nez puisque Williamson, comme James Tynion IV, était un de ses poulains. Mais le scénariste a su s'émanciper, grandir, sans plus rien devoir à son mentor.
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