En enfer, Hawkman est livré au sorcier Wotan allié de la Société d'Injustice qui attaque la tour du destin du Dr. Fate. Au Q.G. de la JSA, Sans remonte le moral de Jade tandis que Dr. Mid-Nite faite une découverte terrible sur celui qui a plongé Jakeem Thunder dans le coma...
Après avoir mangé notre pain noir avec Birds of Prey, place aux bons comics, et pour rester dans les sorties DC de cette semaine, ce troisième numéro de JSA a tout pour nous consoler. Jeff Lemire confirme tout le bien qu'on peut penser de sa reprise en main de la série en livrant un épisode à nouveau plein de rebondissements mais d'une fluidité remarquable.
J'avoue : j'étais prudent avec le retour de Lemire parce que la dernière fois qu'il a écrit un team book, c'était pour Justice League United, le spin-off de Justice League de Geoff Johns. Il avait voulu rebaptiser Justice League of America en Justice League Canada (puisqu'il en est natif), et n'avait pas réussi à convaincre grand-monde, alors qu'il avait brillé sur Justice League Dark.
Il ne suffit pas qu'un auteur, aussi réputé et sympathique que Jeff Lemire, déclare en interview qu'il adore des personnages, comme ceux de la JSA, pour qu'il écrive une bonne série - on l'a vu avec Gail Simone qui a répété à quel point elle aimait les X-Men et qui n'a rien fait de bon avec Uncanny X-Men. Mais, là, en l'occurrence, c'est un coup gagnant. Un double coup gagnant même.
Car JSA n'est en vérité pas seulement une série sur la Société de Justice d'Amérique, mais aussi sur Infinity Inc., c'est-à-dire cette équipe dans laquelle on trouve principalement des enfants ou des héritiers des héros de la JSA, comme Jade et Obsidian (rejetons d'Alan Scott) ou Wildcat II (qui a endossé le costume et le pseudo de Ted Grant).
Et l'histoire de Lemire raconte comment Infinity Inc. (Jade, Sand, Obsidian, Wildcat II, Hourman, Jessie Quick) recherche les vétérans de la JSA (Alan Scott, Jay Garrick, Ted Grant, Hawkman, Hawkgirl, et Dr. Fate - même si ce dernier est désormais incarné par le jeune Khalid Nassour). En divisant cette formation pléthorique, Lemire a su trouver de l'espace pour chacun.
Alors, évidemment, en contrepartie, pour l'instant en tout cas, il manque des membres éminents à l'appel : Power Girl a sa propre série, Mr. Terrific est visible dans Justice League Unlimited tout comme Stargirl. Et quid des Amazing Man, Damage, Atom Smasher, Judomaster, Mr. America, Citizen Steel, Cyclone, Lightning (peut-être est-elle dans la série Black Lightning ?), voire Magog ? Et que sont devenus Starman et le précédent Dr. Mid-Nite ?
L'autre interrogation, plus narrative que structurelle, c'est qu'on voit dans cet épisode Jade dire à Sand qu'elle a mis au courant la Justice League et les Titans de la disparition des vétérans de la JSA. Avec les ressources actuelles de la JL, on peut s'étonner qu'ils n'aient pas été localisés. Comme avec les Titans, c'est un peu comme si la Justice League, qui englobe tous les héros désormais, s'occupait d'abord de ceux qui passent par sa tour de guet...
Ces considérations mises à part (mais dont j'espère que Lemire comme Mark Waid parleront, sinon dans leurs séries, du moins lors d'échanges éditoriaux), le contenu de l'épisode donne à Hawkman les meilleures scènes : il est évident que Carter Hall va être au coeur de futures péripéties. Mais la découverte par Beth Chappelle du traître dans l'équipe donne un bon coup de fouet aussi.
Diego Olortegui signe son dernier épisode (pour le moment en tout cas) avant de passer le relais le mois prochain au talentueux Joey Vasquez. Ses planches ne montrent aucun relâchement, avec des décors fouillés et des personnages bien campés. Chaque séquence, qu'elles se déroulent en enfer, dans la tour du destin, au QG de la JSA, est impeccablement découpé et suit le rythme soutenu mais souple du récit.
Parce qu'on n'est jamais perdu avec tous ces personnages, leurs situations, l'évolution de l'intrigue, ses enjeux, ses coups de théâtre, JSA est une lecture imparable, très efficace. C'est plus classique certes que la production indé de Lemire, mais en termes de reprise, c'est aussi tout ce qu'il faut faire en entraînant le lecteur là où l'auteur le souhaite et sans qu'il puisse anticiper sur la suite.
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