Les new-yorkais sont intrigués de voir un nouveau Spider-Man, vêtu de noir, virevolter dans le ciel de leur cité alors qu'il avait disparu depuis deux mois. Mais qui se cache sous le masque ? Car Peter Parker et Harry Osborn sont prisonniers dans le repaire de l'Homme-Taupe sous Staten Island après avoir été capturés par Kraven le chasseur...
Cela fait donc un an que la série Ultimate Spider-Man a démarré. Et je crois que je ne suis pas le seul à espérer qu'elle décolle vraiment pour cette "saison 2" car Jonathan Hickman a quand même bien pris son temps pour installer cette nouvelle version du tisseur, quand le titre ne se résumait pas au jeu des sept différences avec sa version classique.
En comparaison avec l'univers Absolute (dans lequel je n'ai pas - pas encore, car j'attends surtout Absolute Flash et Absolute Martian Manhunter, voire Absolute Green Lantern), cette relance de l'univers Ultimate semble tirer sur la corde en attendant que le Créateur sorte de sa cité dans laquelle Howard Stark l'a coincé à la fin de Ultimate Invasion.
Il y a un mois, j'étais tout prêt de lâcher l'affaire. Si ce diable de Hickman n'avait conclu son 12ème numéro sur un cliffhanger complétement fou qui a suffi à me convaincre de laisser encore une chance au projet. Et ce 13ème épisode enchaîne de manière très convaincante et rassurante. Espérons que ça dure...
Hickman a voulu avec les épisodes à venir rendre hommage à un classique : La dernière chasse de Kraven, écrit par J.M. DeMatteis et dessiné par Mike Zeck, paru en 1987 (oui, je suis assez vieux pour avoir lu à sa sortie en France). On le sait, des versions des Sinister Six sont les maîtres de quartiers de New York, et à la solde du Caïd, lui-même subordonné au Conseil du Créateur.
Jusqu'à présent, on avait eu droit à des interventions dispersées des Sinister Six : Black Cat a fait long feu (et il a déjà transmis le flambeau à sa fille), quand à Mr. Negative, il n'a fait que passer. Tout ça ne ressemble pas du tout au mode opératoire de cette équipe de vilains, qui, dans l'univers classique, s'est formée justement pour submerger Spider-Man.
Avec ce nouvel épisode, on a enfin droit à un travail d'équipe puisque, si Kraven a capturé Peter et Harry, il peut compter sur l'Homme-Taupe et sa Terre Sauvage pour les garder à l'oeil et avoir un terrain de chasse. Quant à Mysterio, il est également au courant de la manoeuvre. Autant dire que ça va mal pour Parker et Osborn, même si Peter a ses pouvoirs.
En parallèle, Hickman utilise un autre Spider-Man, mais je ne vais pas vous spoiler sur ce plan. Sachez seulement que c'est bien joué, ça remet en scène le costume picotech du Tisseur que Tony Stark/Iron lad avait donné à Peter et que ça donne un rôle consistant à un personnage complètement négligé jusque-là. Là encore, l'épisode offre un cliffhanger de toute beauté qui donne absolument envie de lire la suite.
En regardant la dernière vidéo sur YouTube de Max Faraday (où il fait un bilan de l'année écoulée pour les comics Ultimate), on se rend bien compte que Spider-Man est un titre finalement assez déconnecté des autres (même si ça l'est moins que Ultimate X-Men). Et là où on pouvait attendre de Hickman qu'il soit l'architecte de toute la gamme, ce n'est pas pas du tout le cas (ce serait plutôt Deniz Camp, scénariste de Ultimates, qui s'en charge).
Alors, bien entendu, quand le Créateur sera libre, ce sera sûrement une autre chanson et Spider-Man n'échappera sans doute pas à une implication plus franche dans ce qui en découlera, mais pour l'instant c'est un héros qui n'est presque pas relié aux événements plus globaux de cet univers. Pour ma part, j'en suis à la fois heureux (parce que ça m'évite de suivre une ou plusieurs autres séries), et à la fois étonné (compte tenu du fait que je pensais que Hickman serait plus investi dans la totalité des intrigues).
Marco Checchetto, lui, est face à un défi : normalement, il est parti pour dessiner tout l'arc à venir avec Kraven (et l'Homme-Taupe et Mysterio). Sachant qu'il n'a jamais enchaîné beaucoup d'épisodes jusque-là, remplacé régulièrement mais ponctuellement par David Messina, j'espère quand même qu'il fera le taf, parce que, même si Messina fait le job, ce serait dommage que Checchetto n'assure pas au moins une intrigue complète, surtout avec ce qu'elle promet comme action.
Ici, ce mois-ci, sa prestation est impeccable. Ses redesigns des Sinister Six ne sont pas à proprement parler révolutionnaires, mais ils sont efficaces. Il nous gratifie de planches généreusement fournies en détails, avec des compositions parfaites, et j'ai vraiment hâte que ça bouge pour qu'il fasse ce qu'il est si doué à accomplir : de bonnes bastons, intenses, chorégraphiées et spectaculaires.
Je ne pars pas défaitiste : j'ai bon espoir pour cette série, même si je vais être exigeant. Disons surtout que c'est le moment ou jamais de lâcher les chevaux/ Avec Hickman et Checchetto, c'est ce qu'on est en droit, sinon de demander, en tout cas d'attendre. Et cet arc promet énormément de ce point de vue... Surtout que Spider-Man dans l'univers classique s'apprête à un énième relaunch pour lequel Marvel a mis le paquet (Joe Kelly au scénar et Pepe Larraz au dessin) !
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