L'armée de la planète Calaton, autrefois ravagée par Doomsday, exige par la voix de son chef qu'on lui remette le monstre détenu dans les locaux de SuperCorp. Tout refus entraînera des représailles telles que Superman et ses proches en feront les frais. Evidemment, la situation ne peut que dégénérer dans des proportions insoupçonnées...
DC a décidé de sortir l'artillerie lourde en prévision de la sortie du film Superman de James Gunn, en Juillet prochain : on aura droit à un numéro spécial Summer of Superman, à une nouvelle série régulière (Superman Unlimited) écrite par Dan Slott et dessinée par Rafael Albuquerque en plus d'Action Comics et du titre Superman (adjectiveless), sans oublier Absolute Superman qui cartonne.
Et dire que, il n'y a pas si longtemps, certains fans pensaient que Superman était ringard, dépassé par Batman ! Ce retour en force du man of steel me fait plaisir car cela prouve que, quand des auteurs s'approprient le personnage sans être impressionné par son aura, son passé, il n'y a aucune raison qu'il soit considéré comme démodé.
Il ne faudra pas, au moment des réjouissances, oublier de féliciter Joshua Williamson qui a réussi là où Peter J. Tomasi puis Brian Michael Bendis ont quelque peu échoué en appréhendant Superman non plus comme une icone mais simplement comme un personnage avec lequel on pouvait encore raconter des histoires sans s'en faire une montagne.
Je ne veux pas dire que Tomasi ou Bendis ont été mauvais durant leurs runs, mais il faut bien reconnaître que le premier a hérité d'un Superman qui n'était pas tout à fait Superman (rien que d'y penser, j'ai la migraine) et que le second voulait tellement honorer la dimension unique du personnage qu'il a surtout fait n'importe quoi avec le meilleur de ce qu'avait apporté Tomasi (je pense ici évidemment au vieillissement de Jon Kent, qui a occulté tout son passage sur la série).
Pendant que Philip Kennedy Johnson tâchait dans Action Comics d'effacer l'autre twist choc de Bendis (Superman ayant révélé au monde sa double identité), Williamson a hérité de Superman avec la volonté affichée de l'écrire simplement, comme un super-héros (presque) normal, bousculant juste ce qu'il fallait (dans sa relation avec Lex Luthor notamment, puis plus récemment avec Lois).
Que reste-t-il au fond ? Le plaisir de lire Superman face à des intrigues qui savent le remettre en danger. De ce point de vue, cette histoire avec Doomsday et le Time Trapper puis maintenant l'armée de Calaton et Radiant est un concentré parfait de la démarche de Williamson : l'action est très présente, très efficace, mais n'oublie ni les personnages, ni le lecteur.
Le plus étonnant, et le plus réussi, c'est que ça reste accessible, même si vous n'avez pas lu le début du run. Evidemment, il y a des éléments ça et là qui peuvent dérouter si vous n'êtes pas à jour (comme l'amnésie de Luthor, consécutive au crossover House of Brainiac). Mais dès que j'aurai du temps (disons, dans deux semaines, je pense), je préparerai une rétrospective des arcs précédents que je me suis procurés.
Les rebondissements à l'oeuvre ici sont spectaculaires et aboutissent à un numéro percutant, mouvementé. Il y a de la puissance, de l'ampleur, et les dessins de Dan Mora les traduisent idéalement. Autant j'avais trouvé que sur son bref passage sur Detective Comics (quand Mariko Tamaki écrivait le titre) il maîtrisait bien Batman, autant avec Superman il a la main sur un héros qui lui convient mieux car il peut lui donner toute sa vigueur.
J'ai spoilé un peu le coup de théâtre de cet épisode avec la double page ci-dessus, qui montre Superman faire équipe avec Doomsday contre Radiant et son armée. Mais je peux vous promettre que ça ne gâche en rien l'issue de ce chapitre où Superwoman est confrontée à un terrible dilemme. Et puis, si je n'avais pas montré ça, ça n'aurait été qu'un sursis puisque le prochain épisode garantit de le dévoiler et je n'aurai pas pu le cacher.
Il reste que, s'il y en a, ceux qui n'aiment pas Dan Mora, les temps sont durs car rien que cette semaine, on en a eu une double dose (avec Justice League Unlimited). Que ces grincheux se rassurent, le #23 est le dernier qu'il dessine (après quoi Eddy Barrows prend le relais) et, comme je l'ai dit dans la critique de JLU, Mora sera absent tout le mois d'Avril durant le crossover We are yesterday (mois funeste dont sera aussi absent Batman and Robin : Year One...).
Mais il me semble quand même difficile de faire la fine bouche. Williamson nous régale. Et Mora est en feu. Vivement la suite !
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