jeudi 17 octobre 2024

THE UNCANNY X-MEN #4 (Gail Simone / David Marquez)


Le passé : Sarah Gaunt annonce à Charles Xavier qu'elle est enceinte et compte garder l'enfant, ce qui le déstabilise. Le présent : Malicia affronte Sarah Gaunt après qu'elle ait salement blessé Wolverine. Le Dr. Corinna Ellis prévient Gambit de la situation et il part aider Malicia...


Je vais être bref parce que, quand The Uncanny X-Men paraîtra en France, en 2025, vous aurez tout le loisir d'acheter la revue qui accueillera cette série et de vérifier si elle vous déplaît autant que moi. Après tout, c'est affaire de sensibilité. Voire de sentiments puisque c'est la corde sur laquelle joue ce titre, qui veut plaire à tout prix, en renonçant à toute singularité, toute personnalité. 


D'abord, quelques mots sur le contenu de ce quatrième épisode, le pénultième avant le dénouement de ce premier arc narratif. Gail Simone mise tout sur une grosse baston spectaculaire et brutale entre Sarah Gaunt et Malicia, et elle ajoute au programme quelque révélations sur la liaison entre Charles Xavier et ladite Sarah autrefois, établissant ainsi le lien entre les deux époques.
 

David Marquez met tout ça en images à sa manière, très efficace, dynamique. Sans lui, je m'en rends compte, je n'aurai pas tenu quatre épisodes. Son retour aux affaires fait plaisir, il en a sous le capot, il a faim, ça se sent. Il donne tout ce qu'il a et ses planches débordent de punch, comme un boxeur qui remonte sur le ring pour prouver qu'il fait partie des meilleurs. C'est un excellent narrateur, rompu à l'exercice, un des rares en fait qui donne le maximum dans le registre super-héroïque.


Qu'est-ce qui est irritant ? En vérité, Gail Simone aurait pu (aurait dû ?) appeler cette série Rogue and the Uncanny X-Men. Ou carrément Rogue & Gambit with guests. La place qu'elle accorde au couple est tellement écrasante que les personnages qui les entourent sont ectoplasmiques, réduits à peupler l'arrière-plan. Quant aux nouveaux jeunes mutants qu'elle a introduits, leur manque total de charisme et d'intérêt les rend plus insupportables encore quand on les compare à ceux que Kitty Pryde a pris sous son aile dans Exceptional X-Men (qui bénéficient, eux, d'une réelle caractérisation).

Je n'ai rien contre Malicia et Gambit, mais je ne crois pas que ce soit une idée très inspirée de faire de la première la narratrice de la série, ça fait d'elle non seulement la chef autoproclamée de l'équipe mais surtout la vedette du titre, or c'est une série sur une équipe, pas sur une mutante en particulier. Wolverine n'est écrit que comme le cliché du vieux loup solitaire. Diablo est inexistant. Jubilé a dû avoir deux répliques depuis le début. Autant dire qu'ils sont transparents, inexistants.

La révélation du début de l'épisode ne fait que charger un peu plus le passé de Charles Xavier, qui n'en avait certainement pas besoin. Et il faudrait se questionner quand même sur l'acharnement des scénaristes, dans leur grande majorité, à accabler le Pr. X de la sorte. Est-il un personnage antipathique ? C'est un mentor autoritaire, cassant, dominateur, certes, mais à force d'en faire un saligaud, on a l'impression qu'il est devenu comme Iron Man à l'époque de Civil War : le type que vous aimerez détester, le héros dont on fait le vilain.

On a donc droit à un nouvel enfant de Charles Xavier (c'est le combientième déjà ?), et bien entendu la mère est fâchée, elle va se venger (même si les raisons de sa transformation physique sont gardées pour plus tard, et tout ça aboutit à un de ces cliffhangers sans vrai suspense où tout semble perdu, sauf qu'on sait très bien que les X-Men vont s'en tirer. Le pompon quand même réside dans cette scène hautement improbable où le Dr. Corinna Ellis prend soin de prévenir par téléphone (comment a-t-elle eu le n° ?) Gambit des intentions radicales de Sarah Gaunt alors que cette même Corinna Ellis est en train de transformer l'institut Xavier en prison pour mutants et semblait donner les ordres à Sarah...

Tout là-dedans pue le formatage, depuis les renvois aux X-Men des 90's jusqu'aux idées foireuses et recuites en passant par le développement remâché. Gail Simone semble écrire avec quelqu'un qui lit ce qu'elle rédige par-dessus son épaule pour qu'elle corrige à peu près tout et ponde un récit indigne. A moins que j'ai prêté à la scénariste plus de talent, d'originalité qu'elle n'en a vraiment, ou qu'elle soit trop rouillée pour accoucher de quelque chose de vraiment meilleur ? Quoi que ce soit, celle qui produisit Villains United et Secret Six est méconnaissable.

Quel est le propos ? Le concept ? Je ne les vois pas. On peut évidemment penser que c'est accessoire tant que c'est divertissant, mais ce qui s'est passé en quatre épisodes est si laborieux, si peu novateur, si peu accrocheur, entre les membres de l'équipe, leurs élèves, leur adversaire, qu'il est vraiment difficile de trouver ça divertissant. En être rendu à ça après ce qu'avait lancé Hckman et repris Duggan (certes de manière beaucoup plus classique mais aussi beaucoup plus divertissante que ça), c'est se rendre compte de la faillite du projet actuel de The Uncanny X-Men.

Mais, comme je le disais plus haut, il ne sert à rien de s'emporter. Encore un numéro et j'en aurai fini avec ce navet. Après ce sera à vous de trancher quand vous découvrirez ça en VF, dans une revue qui promet, comme Panini Comics sait si bien le faire, de mélanger le pire au meilleur à un prix prohibitif.

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