Qui est Superwoman ? C'est la question que se pose tout Metropolis et à laquelle voudrait bien répondre Jimmy Olsen en photographiant le premier cette nouvelle super-héroïne qui intervient aux côtés de Superman. Mais cela risque d'attendre encore quand le Time Trapper resurgit peu après Doomsday...
La fin de l'event Absolute Power aura eu deux conséquences directes : d'abord, le lancement de la ligne Absolute avec des séries dédiées à Superman, Batman, Wonder Woman (et plus tard Flash, Green Lanern, Martian Manhunter) situées sur une Terre parallèle façonnée par Darkseid (comme on a pu le découvrir dans le n° spécial DC All-In).
Et ensuite, le nom du nouveau statu quo (toujours intégré à la période Rebirth) qui s'appelle donc DC All-In. Contrairement à Marvel, qui renumérote toutes ses séries dès que l'éditeur en a l'occasion (pour booster les ventes, même si cet effet n'est pas avéré), DC préfère continuer mais inscrire les intrigues dans différents vagues, en changeant au besoin les équipes artistiques.
Joshua Williamson est aux commandes de Superman depuis plus d'un an et demi pour un run démarré en compagnie du trop rare Jamal Campbell (#1-5, 16-18)), puis Gleb Melnikov (#6-8), Bruno Redondo (#9-10), David Baldeon (#11-12), Rafa Sandoval (#13-15). Cette fois, DC lui a offert Dan Mora, dont on ignore s'il ne restera que pour un arc (comme ses prédécesseurs) ou plus longtemps, et qui a donc choisi d'abandonner Batman / Superman : World's Finest.
Mora ne dessinera pas que Superman dans les prochains mois puisque dès Novembre il retrouvera Mark Waid pour Justice League Unlimited. Mais il évident que DC compte sur la popularité de l'artiste pour donner un regain d'intérêt à la série. Ce 19ème épisode est aussi un jumping-on-point pour le lecteur non initié, un point d'entrée qui ne nécessite pas vraiment d'avoir lu ce qui est déjà paru.
Enfin... Pas tout à fait car, moi par exemple, il y a des détails qui m'ont échappé (comme l'amnésie qui frappe Lex Luthor), mais ce n'est pas non plus pénalisant pour entrer dans l'histoire. Ce qu'il faut savoir en revanche, c'est que Williamson a articulé son run depuis le début sur un postulat étonnant : Luthor est en effet devenu l'allié de Superman et il a mis à sa disposition ses ressources, rebaptisant même sa compagnie LexCorp en SuperCorp que Mercy Graves dirige à cet effet.
L'idée derrière tout ça, c'est que Luthor pense qu'avec son intelligence et ses moyens, il peut rendre Superman plus efficace. Mais avec ce n°19, Williamson profite des bouleversements de la fin d'Absolute Power pour rebattre un peu les cartes et ça commence avec l'apparition de Superwoman.
Bien des auteurs ont joué avec cette addition à la mythologie du Man of Steel mais celui qui l'a sans doute le mieux formulée reste Grant Morrison dans All-Star Superman. Williamson ici reprend ce qui est arrivé à quelques personnages importants à la fin d'Absolute Power : à savoir que des héros ont perdu leurs pouvoirs, d'autres ont récupéré ceux des autres, d'autres encore les partagent avec des individus qui n'en avaient pas.
Dois-je vous révéler qui est Superwoman ? Il sera de toute façon difficile de le dissimuler longtemps à mesure que cet arc se déploiera, et si vous êtes curieux de l'actualité des comics en général, il sera encore plus délicat pour vous d'éviter ce spoiler. Alors je choisis de vous mettre dans la confidence en révélant qu'il s'agit de Lois Lane. Ce n'était de toute façon pas bien dur de le deviner.
Lois Lane va-t-elle garder longtemps ses pouvoirs (identiques à ceux de Superman) ? Je pense que non, mais ce n'est que mon avis. Williamson veut certainement exploiter ce point pour insuffler une nouvelle dynamique au couple et à la série, mais je crois que ça n'a pas vocation à durer. Si DC n'est pas comme Marvel opposé à ce que ses héros soient en couple, l'éditeur les éprouve assez durement dès que leur situation évolue trop (il suffit de voir comment tout ce que Tom King avait bâti avec Batman et Catwoman a été détricoté ensuite).
Le récit qui débute ce mois-ci alterne des séquences calmes et des moments riches en action spectaculaires qui permettent à Dan Mora de briller. A mon humble avis, il est plus à son avantage quand il doit animer un personnage qu'un groupe où son découpage et ses compositions perdent alors en lisibilité (on l'a justement vérifié dans Absolute Power dès que les batailles impliquaient des foules de héros). Et Superman est parfait pour lui, mieux même que Batman (sur lequel il a pu s'exercer quand il dessinait Detective Comics), car la puissance du personnage met en valeur les qualités graphiques de Mora.
Williamson va vite et fait resurgir Doomsday, le plus terrible des adversaires de Superman (le seul qui a réussi à tuer le kryptonien), avant un retournement de situation très accrocheur à la dernière page, juste après l'apparition du Time Trapper. C'est le genre de twist qui donne envie de lire la suite.
Et donc j'en serai le mois prochain !
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