jeudi 22 mai 2025

WE ARE YESTERDAY, PART 4 (of 6) - BATMAN / SUPERMAN : WORLD'S FINEST #39 (Mark Waid / Clayton Henry)


(Grosso modo : ) Robin (du passé) surgit dans la TOur de Guet (de nos jours), ce qui surprend Batman et Superman mais aussi Nightwing (qui passait opportunément par là). Nightwing serre la main de Robin (donc de lui-même) et... se trouve propulsé dans le passé avec Superman et Batman... Dont les versions du passé se retrouvent du coup de nos jours... (j'ai mal à la tête...)
 

Bon, OK? c'est pas gentiment résumé, mais que voulez-vous que je vous dise ? Ces histoires de voyages dans le temps, de personnages déplacés d'une époque à l'autre avec les versions passées qui arrivent dans présent quand celles du présent sont envoyés dans le passé... C'est proprement imbuvable et impossible à résumer sérieusement.


Mais, pourtant... Il y a pire que ça. Et c'est quand c'est mal écrit. Et cet épisode est un festival de ce point de vue. Parce que, enfin, dans une situation pareille, normalement, on doit être surpris, tendu, ou si ce n'est pas nous, ce doit être les personnages, complétement déstabilisés par ce qui leur arrive. Sauf que là... Non.


Mark Waid traite sa propre intrigue par-dessus la jambe, il a l'air de s'en foutre à un point à peine croyable. C'est pourtant pas comme si on lui avait commandé d'écrire ce crossover : non, il est aux manettes des deux séries concernées, il est en train d'écrire une mini New History of the DC Universe (qui doit tout remettre dans l'ordre), il a la confiance de son éditeur...


Mais c'est comme s'il sabotait lui-même son projet ! Je l'ai déjà dit : We are Yesterday manque cruellement de rythme, mais il souffre aussi d'une absence totale d'intensité et je crois que c'est encore plus affligeant pour une histoire qui est censée bouleverser ses héros sur deux époques et avoir des répercussions dans les mois à venir sur la série Justice League Unlimited.

Je ne vais pas non plus feindre l'étonnement : ce crossover, je ne le sentais pas. Il arrivait bien trop tôt pour Justice League Unlimited et je me demande comment Waid va s'y prendre pour expliquer que ça ne laissera aucune trace dans World's Finest (dont le principe repose quand même sur le fait que ce qui s'y passe n'entraîne pas de retcon).

Mais surtout, ce qui m'inquiète davantage, parce que je suis JLU, c'est quelles conséquences pour cette série ? Parce que si c'est pour partir dans des retombées multiverselles, voire omniverselles, alors là, no way. Déjà, le multivers, c'est chiant. Mais alors l'omnivers, ça, c'est vraiment le truc le plus stupidement dispensable que DC a permis.

Encore une fois, je me trouve à ne pas partager l'exaltation de certains fans qui trouvent que depuis son retour chez DC Waid a renoué avec son meilleur niveau. Evidemment, World's Finest, c'est fun. JLU, c'est pas mal. Mais les events qu'il a signés sont calamiteux (Batman vs. Robin, Lazarus Planet, et We are Yesterday).

C'est tout de même très loin de ce qu'il a accompli sur Fantastic Four, Daredevil. Même son (début de) run sur Avengers (en 2016) avec l'histoire Kang War était mieux exécuté que ce jeu de chaises musicales assorti de jokes pas drôles. C'est incontestablement un grand connaisseur de l'histoire des comics (aussi bien Marvel que DC), sauf qu'il ne le prouve pas ici.

En vérité, on se contrefiche de ce qui se passe parce que rien n'a l'air grave et surtout on n'a pas jamais le sentiment que ça va bouleverser quoi que ce soit. Ou alors pas en bien (si on se fie aux couvertures de Dan Mora, la perspective de revoir le Batman-qui-rit, franchement qui en a envie ?). Non, le Mark Waid que j'aime n'est pas là mais dans Batman and Robin : Year One (et ça tombe bien, la série reprend cette semaine, critique à suivre).

Ajoutez à ça que, pour ménager Dan Mora (à moins que Dan Mora n'ait pas voulu être mêlé à ce désastre...), DC a fait appel à des dessinateurs loin de compenser la faiblesse du script. Clayton Henry est un artiste propre, mais qui n'apporte rien : c'est plat, c'est mou. La seule qualité, c'est que c'est lisible, facile, abordable. Mais quelle déception là encore !

C'est une grosse semaine en termes de sorties et c'est très contrasté de ce que j'ai déjà lui, avec du pas terrible jusqu'au fabuleux. La moyenne reste très bonne, mais je l'avoue, j'ai commencé par World's Finest en espérant un sursaut. Celui-ci ne s'étant pas produit, j'ai voulu écrire cette critique comme pour me débarrasser d'une corvée. 

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