dimanche 25 mai 2025

TITANS #23 (John Layman / Pete Woods)


Starfire et Cyborg supervisent Vanadia, la nouvelle recrue de l'équipe, lors d'interventions sur le terrain. Cependant Donna Troy et nightwin tentent de justifier l'intégration de cette création du Pr. T.O. Morrow, l'inventeur d'Amazo...
 

Les sollicitations pour les parutions DC d'Août prochain viennent de tomber et cela permet d'avoir plus de visibilité sur certaines séries. On apprend ainsi que l'arc en cours, le même depuis la reprise de Titans par le scénariste John Layman, s'achèvera donc en Juillet. Ce qui nous fait donc une histoire en dix chapitres.


C'est ambitieux et je ne vous cache pas que j'aurai aimé savoir ça un peu avant. Je pense aussi à ceux qui achèteront la série en tpb vo, sachant qu'un tome comprend en moyenne cinq épisodes, il vous faudra débourser 30 $ (au bas mot) pour avoir le récit dans son intégralité. Et si on se pose la question de sa qualité, ça pique un peu quand même.


Je ne veux décourager personne, d'autant que le résultat n'est pas non plus mauvais. Mais force est de constater que John Layman n'aura pas fait vraiment mieux que Tom Taylor avec Titans, et le run de Taylor n'était pas bien fameux. Quant à savoir s'il y aura une vf chez Urban Comics, qu'il me soit permis d'en douter (aucune annonce n'a été faite et j'ai l'impression que Urban est en train de se réserver sur les valeurs sûres).


En un sens, cet épisode résume bien ce qui fonctionne avec John Layman et ce qui ne va pas. Et le bilan est très contrasté car c'est tout l'un ou tout l'autre. Pour résumer, depuis son arrivée, le scénariste construit une grande intrigue articulée autour de Deathstroke qui monte sa propre équipe pour se venger des Titans (qui l'ont battu à plate couture à la fin de l'event Dark Crisis).

Deathstroke, vengeance : deux éléments qui ne brillent pas pas leur originalité. Layman prend son temps : il a quasiment consacré un épisode à chaque recrue de Deathstroke et ce procédé narratif a surtout donné l'impression que le récit était très décompressé. Le risque, c'est que si la bataille finale ne tient pas ses promesses, le lecteur aura le sentiment d'avoir attendu longtemps pour pas grand-chose.

Côté pile, donc plus positif, il faut reconnaître à Layman la qualité de sa caractérisation. Il a peu déséquilibré l'équipe mais à bon escient, comme en confiant la direction à Donna Troy, en réintégrant Roy Harper/Arsenal, en revenant sur les problèmes empathiques de Raven (mais sans lourdeur). Du côté du gang de Deathstroke, il a de l'allure, avec des membres intéressants et donc une opposition à venir relevée.

Et puis il y a ce qu'on trouve entre ces deux pôles, des idées dont on ne sait trop quoi penser, intrigantes mais au potentiel incertain. Le personnage de Vanadia est un cas d'école : Cyborg a reconfiguré cette androïde conçu par T.O. Morrow, le créateur du terrible Amazo, pour en faire une alliée. Mais fallait-il sauver cette création du run de Tom Taylor ?

Parce que, si la question se pose, c'est qu'il y a une raison trop évidente : Layman n'est pas très subtil, il veut clairement se servir de Vanadia comme d'un élément qui risque de basculer à tout instant et donc compromettre les Titans (ou servir les intérêts de Deathstroke, selon l'angle qu'on choisit de privilégier). Et le souci, c'est qu'on voit ça arriver à des km.

Dans cet épisode, tout tourne autour de Vanadia que Starfire et Cyborg chaperonnent. Et évidemment, immanquablement, ça débouche sur un quiproquo où tout le monde voit bien que ça risque de mal tourner. Du coup, on se demande comment les Titans ont pu laisser Cyborg jouer à l'apprenti sorcier depuis tout ce temps sans s'en préoccuper et être désormais au pied du mur.

C'est tout le problème avec Layman : il a de bonnes idées mais c'est comme s'il ne pouvait pas s'empêcher de s'auto-spoiler, en indiquant au lecteur que, attention, y a danger. Bien sur, quand on est prévenu aussi grossièrement, le soufflé retombe puisqu'on se doute bien que ça va merder. C'est très perturbant comme grille de lecture.

Si, par exemple, Layman avait choisi de montrer Cyborg, en cachette des autres, procéder à des expériences sur lui-même pour se booster pour finalement se rendre compte que ça en faisait un élément instable pour l'équipe, l'impact aurait été plus fort que de (ré)introduire Vanadia (dont à peu près tout le monde se fiche et dont il se serait étonnant qu'on la revoit après la fin de cet arc).

La prestation au dessin de Pete Woods laisse aussi perplexe : d'habitude d'un ponctualité sans faille, cet artiste qui assume dessin, encrage, couleurs, connait depuis le début du run de Layman des absences. Elles ont été bien compensées par d'excellents fill-in (Serg Acuna au #19, Daniel Bayliss au #22 et Max Raynor au #26). Mais bon, ça donne l'impression d'une série en pointillés.

Sur ce numéro, rien à dire : c'est très bon, le découpage est impeccable, les personnages expressifs, les scènes d'action sont efficaces, celles plus dialoguées parfaitement composées. Pete Woods fait parler son expérience et c'est un plaisir de lire un narrateur aussi roué. 

Mais j'aurai préféré qu'il assure une première partie intégralement, puis que Acuna ou Bayliss prenne le relais sur une deuxième, puis qu'il revienne pour un troisième round. Je ne suis pas fan des séries où le dessinateur doit s'arrêter trop souvent pour qu'un autre remplisse les trous : c'est ingrat pour le remplaçant et ça donne l'impression que le titulaire s'essouffle vite (cf. Ultimate Spider-Man).

Je vais en tout cas terminer cet arc parce que j'ai envie de savoir comment il se finit. Est-ce que j'irai plus loin ? Je l'ignore. Surtout que d'ici Août, il va se passer des choses et il faudra sûrement faire des choix.

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