jeudi 29 mai 2025

SUPERMAN #26 (Joshua Williamson / Eddy Barrows, Sean Izaakse)


Lois Lane a perdu ses super-pouvoirs mais elle rassure Superman en lui expliquant qu'elle comptait raccrocher et qu'elle a du travail en retard au Daily Planet. Lena Luthor coupe les ponts avec son père et Mercy Graves tout comme Superman qui souhaite démanteler SuperCorp et va en informer Lex...


Après le numéro anniversaire du mois dernier, la série reprend son cours normal avec un nouvel arc narratif qui va examiner les retombées de ce qui vient de se produire. Désolé par avance pour le spoiler mais difficile de faire autrement que de révéler la perte des pouvoirs de Superwoman survenu dans le numéro d'Avril.


Les circonstances ne sont pas claires mais on comprend que celui à qui ces pouvoirs appartenaient ne va pas tarder à revenir sur le devant de la scène (mais pas tout de suite non plus). Le scénariste semble dans un premier temps expédier cet événement, Lois assurant que tout est pour le mieux et qu'elle va reprendre une vie normale.


D'ailleurs, la première partie de l'épisode revient cas par cas sur ce qui s'est passé dans le n° 25 : Lex est à nouveau en prison et sa fille Lena coupe les ponts avec lui. Ses arguments sont valides, légitimes, tout comme quand elle se révolte sur le fait que Mercy Graves est laissée libre (le lecteur n'a aucun mal à compatir et même davantage  car ce n'est absolument pas logique).


Superman aussi retire sa confiance à Mercy, à qui il communique son envie de démanteler SuperCorp avant d'en informer Lex. Et c'est là que le récit bascule, de manière abrupte, spectaculaire mais pas vraiment convaincante. Car, oui, ce nouvel arc débute de façon mitigée, comme si Joshua Williamson devait régler un problème embarrassant qu'il a pourtant initié.

Et ce problème, c'est celui de la kryptonite rouge auquel Pharm et Graft ont exposé Superman et qui, lorsque ses émotions l'emportent sur sa raison, en font un être colérique et violent. La kryptonite, c'est, on le sait tous, la faiblesse de Superman. Et de la kryptonite, il y en de toutes les couleurs avec des effets à chaque fois différents...

Malheureusement ce qui a fonctionné avec Green Lantern, notamment durant le run historique de Geoff Johns, ne marche pas aussi bien, de mon point de vue, avec Superman. Cet arc-en-ciel de kryptonite me paraît un aveu d'échec pour affaiblir artificiellement le héros et la kryptonite rouge est peut-être la pire de toutes car elle le transforme en une sorte de fou furieux dominé par ses émotions les plus violentes.

En soi, mettre en scène un Superman qui perdrait les pédales, ce n'est pas une mauvaise idée. Mais ce n'est pas non plus une super idée. Surtout quand un scénariste semble la ressortir alors qu'il doit faire face à des retombées dramatiques suffisantes pour remplir un arc narratif, entre la perte des pouvoirs de Lois, le retour en prison de Lex, les magouilles de Mercy, la fugue de Lena...

Avec ce qui est annoncé dans les prochains moins, je trouve qu'il aurait été bien de consacrer un arc à ces points-là plutôt que d'embrayer avec un nouveau récit explosif. Mais bon, on va voir comment s'en sort Williamson qui a toujours bien su mener sa barque. Toutefois, il n'est guère aidée sur le plan visuel et c'est l'autre faiblesse de cet épisode (et de cet arc).

Si on sait que Dan Mora reviendra dessiner la série à partir de Juillet (pile pour la sortie du film), on a la désagréable surprise de constater que ce numéro n'est pas entièrement signé par Eddy Barrows. Alors oui, hier, je plaidais l'indulgence pour Evan Cagle qui ne faisait que quatre pages de The New Gods #6, mais là, c'est tout de même un peu différent.

D'abord parce que Barrows est un artiste qui a bien plus d'expérience et on pouvait espérer qu'il dessine son arc de bout en bout (d'autant que sur le #25, il était accompagné par Jamal Campbell et Dan Mora). Pour être clair, Barrows illustre les pages 1 à 8 puis 10 à 13, soit 12 planches. La planche 9 et les pages 13 à 23 sont le fait de Sean Izaakse.

La page 9 est un interlude, un teaser annonçant le retour d'un personnage (mais pas avant des mois). Puis, sans vraiment qu'on se l'explique, Barrows passe le flambeau à mi-chemin à Izaakse pour terminer l'épisode (et tout semble indiquer que ce sera pareil le mois prochain où les deux dessinateurs sont crédités).

Encore une fois, je ne veux jeter la pierre sur personne, mais éditorialement, ça sent le remplacement en catastrophe. Et comme les éditeurs ne communiquent jamais sur les raisons qui les poussent à placer deux artistes sur un seul épisode (en dehors de l'exemple qui veut que chacun illustre une partie précise, comme par exemple des scènes au présent et des flashbacks), hé bien, l'effet produit est bizarre.

Qui plus Barrows et Izaakse n'ont ni le même niveau ni le même genre de style. L'ironie de la chose, c'est que, ces derniers moins, Izaakse a travaillé sur une mini Challengers of the Unknown sur laquelle il a eu besoin d'aide à chaque numéro et c'est donc assez curieux que DC fasse appel à lui pour jouer les pompiers de service...

Enfin, les pages de Izaakse ne sont pas terribles. A sa décharge, il n'a sûrement pas eu beaucoup de temps pour les réaliser, mais bon, ça ne fait que confirmer que c'est un dessinateur à qui il reste beaucoup de travail pour mériter une meilleure considération de la part de DC et des fans. Plus que jamais, chez DC comme chez Marvel, il y a les très bons artistes et les autres, qui sont surtout là pour meubler les effectifs.

Sans être médiocre, ce début d'arc ne suscite pas un enthousiasme ni une confiance débordants. La bonne nouvelle, c'est que ce sera vite plié. Mais le retour de Dan Mora en Juillet et, espérons-le, un regain d'inspiration chez Joshua Williamson sont attendus...

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