vendredi 21 février 2025

ZATANNA #1 (of 6) (Jamal Campbell)


Zatanna répète ses numéros de magie au théâtre Therpsicore avec sa troupe. Alors qu'elle réconforte je jeune Adam, elle voit plusieurs membres de son équipe attirés dans le plan astral par Lady White, une magicienne qui fit les beaux jours de l'endroit. Elle les secourt en cherchant à comprendre la raison de cette attaque...


Hier, je vous parlai du tome 3 de Superman par Joshua Williamson en mentionnant les remarquables dessins de Jamal Campbell qui allait démarrer, seul, une mini-série Zatanna, guest-star de l'arc The Dark Path. Le premier épisode est sorti avant-hier et il coche toutes les cases d'une nouvelle production de qualité consacrée à la mistress of magic après Bring Down the House (de Mariko Tamaki et Javier Rodriguez).


Chez Marvel, depuis 2023, Steve Orlando enchaîne les mini séries Scarlet Witch, un moyen pour l'éditeur de mettre le personnage en valeur sans s'engager dans un run ininterrompu et de profiter de sa présence simultanée dans The Avengers. Peut-être que DC s'inspire de cette façon de faire avec Zatanna, en la confiant néanmoins à des auteurs différents.


Quoiqu'il en soit, après le gros succès surprise rencontré par Bring Down the House, la mini de Jamal Campbell a tout ce qu'il faut pour cartonner à son tour. L'artiste adore le personnage et son plaisir à la dessiner dans les pages de Superman était manifeste. Surtout DC, contrairement à Marvel, accepte volontiers de donner leurs chances à des dessinateurs d'écrire leurs histoires.


C'est donc parti pour six mois et on va se régaler. D'abord, encore une fois, parce que Campbell nous en met plein les mirettes. Ses planches sont superbes et il tire impeccablement parti des avantages de l'infographie en assumant dessin, encrage et colorisation. Son découpage déborde d'énergie, les effets spéciaux sont fabuleux, mais tout ça ne se fait jamais au détriment des personnages et du récit.

Ci-dessus : le casting de la mini-série.

Campbell inscrit l'héroïne dans le double cadre d'un spectacle en préparation et au sein d'une vraie troupe. Là où on a trop tendance à mettre en scène les magiciens de comics sans aucune assistance, Zatanna est au contraire bien entourée et encore, on n'a pas encore vu la totalité du casting, mais surtout les techniciens et notamment le jeune Adam, entrevu justement dans Superman (dans le rôle d'un serveur du Bar Oblivion).

Vous n'avez pas besoin de prérequis pour vous plonger dans cette histoire : Campbell assure comme un chef en introduisant la situation de manière rapide et claire avec cette Lady White qui fit les beaux jours du théâtre Therpsicore où va se produire Zatanna. Elle a disparu subitement au sommet de sa gloire mais refait des siennes en s'en prenant au staff de la magicienne.

Pourquoi ? Sans trop en dire, on comprend à la fin qu'elle a accepté un contrat et le commanditaire est une vieille connaissance de Zatanna. L'histoire de Campbell pourrait donc être une suite à Bring down the House si un certain personnage a réussi à s'évader de là où elle l'a enfermé... On verra. Mais c'est un vrai page-turner, qui file à toute allure, jusqu'à un cliffhanger saisissant.

Je ne veux pas jouer bêtement aux comparaisons mais si on met en parallèle ce projet avec la récente mini sur Dazzler, de Jason Loo et Rafael Loureiro, chez Marvel, on assiste à un regain d'intérêt pour les héros issus du milieu du spectacle vivant. Sauf qu'évidemment la magie suggère un divertissement plus spectaculaire que la pop music (enfin... A mes yeux en tout cas).

Cela change agréablement du train-train super-héroïque dans la mesure où comme elle le disait dans l'arc de Superman, Zatanna n'est pas un nom de code, mais sa véritable identité, que la magie n'est pas son super-pouvoir mais son métier. En fait Zatanna n'a de super-héroïque que son lien avec la communauté des super-héros : elle ne court pas après les aventures, à rendre la justice, mais sa profession l'entraîne dans des zones plus troubles.

Personnellement, je préfère quand Zatanna n'est pas au sein d'une équipe : c'est un excellent personnage, qui peut être très bien utilisé dans ce cadre, mais c'est encore mieux quand elle est impliquée dans des intrigues associées à son métier, à son art. Il n'y a pas besoin de lui flanquer des super-héros en collants pour la mettre en valeur.

C'est ce que semble aussi penser Jamal Campbell, qui, avec des seconds rôles à venir comme Blue Devil ou Madame Xanadu, se cantonne volontairement à la sphère magique mais pas forcément super-héroïque. Encore une fois, je préfère Zatanna ainsi que, disons, avec la Justice League Dark (même si le run de James Tynion IV et Alvaro Martinez était exceptionnel).

En tout cas, ce premier épisode est un enchantement, visuel et narratif. Vite, la suite !

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