samedi 22 février 2025

TITANS #20 (John Layman / Pete Woods)


Les Titans sont dans tous leurs états : Arsenal embrasse langoureusement Donna Troy après s'être disputés au sujet de Raven, Beast Boy tente de réconforter cette dernière alors qu'ils se baladent dans Central Park... Mais que se passe-t-il donc ?


Il y a un peu deux manières d'apprécier cet épisode. Si vous êtes peu indulgent, tous les événements qui s'y déroulent vont vous mener à une conclusion qui est tout sauf subtile et qui remet le couvert sur l'équilibre mental de Raven - autant dire une antienne de la série. Soit vous êtes gentil et vous vous dîtes que ce n'est pas très inspiré mais pas non plus très grave.


Depuis quelques numéros, il est clair que John Layman veut remettre sur le tapis le fait que certains membres des Titans ne font pas/plus confiance à Raven. Ont-ils tort ? Pas complètement puisque les pouvoirs empathiques de cette dernière les affectent, elle et ceux qui l'entourent. Après avoir constaté les troubles comportementaux de leurs adversaires, les héros se demandent s'ils ne sont pas aussi atteints.


Celui qui exprime le plus vivement ses doutes est Roy Harper/Arsenal, mais sa parole est peu audible dans la mesure où il ne cesse de se plaindre : il a râlé quand Nightwing a donné à Donna Troy le commandement de l'équipe, quand l'équipe s'est installée dans une tour souterraine au lieu de rester dans la Tour de Guet, et à chaque fois que lors d'un combat Raven a eu une attitude bizarre.


Mais, et s'il n'avait pas tort ? Ce qui est certain, c'est que tous les autres vont se rendre compte que Raven ne va pas bien et que cela se répercute sur tout le monde dans des proportions inquiétantes. Lorsqu'elle est de mauvaise humeur, tout le monde l'est. Lorsqu'elle est euphorique, idem. Mais le pire, c'est qu'elle use de ces sautes d'humeur pour, à l'occasion, se sortir d'un mauvais pas...

La solution se trouve peut-être du côté de Mercy Hall, le laboratoire où travaille Karen Beecher/Bumblebee, qui a élaboré une machine pouvant permettre aux personnalités de Raven de ne faire qu'une et donc d'arrêter ces dérives. A moins que quelqu'un ne tire les ficelles et ne trompe tous les Titans... Car John Layman a bien montré auparavant que les héros sont la cible d'un vieil ennemi.

Franchement, quand j'ai lu cet épisode, je n'ai pas trop su quoi en penser. Je ne suis toujours pas sûr d'ailleurs d'en penser quoi que ce soit. J'aime bien ce que fait Layman avec ces personnages, la manière qu'il a de construire son intrigue, c'est efficace, plaisant à lire. Sauf qu'il tire une très vieille ficelle, maintes fois utilisée avant lui et que c'est peut-être la fois de trop.

La puissance mentale de Raven a alimenté nombre d'intrigues depuis New Teen Titans de Marv Wolfman et George Pérez, à commencer par la saga de Trigon. La jeune femme est à la fois le maillon fort et faible de l'équipe, et d'ailleurs Wolfman l'écrivait volontiers comme l'équivalent de Jean Grey/Phénix dans Uncanny X-Men de Chris Claremont et John Byrne.

Ce qui était déjà donc une idée peu originale est devenue une sorte de running gag chez les scénaristes  de la série. Alors que Layman s'y mette aussi, même avec le prétexte d'une machination extérieure, disons que c'est un pénible. Après Garfield Logan qui perdait les pédales dans l'event Beast World, revoilà Raven qui est à deux doigts de péter un câble - encore !

Par ailleurs, le scénario entretient mollement un suspense sur les recherches secrètes de Cyborg, mais curieusement le fait que Vic Stone s'isole ainsi du groupe ne fait tiquer aucun de ses partenaires. On aimerait quand même bien savoir ce qu'il bricole (même si je pense que la révélation aura lieu bientôt et qu'elle sera en lien avec le méchant qui oeuvre en coulisses...).

Toutefois, je ne veux pas noircir exagérément le tableau. Je le répète, la série est agréable à lire, et quand Pete Woods est présent au dessin (hélas ! pas aussi régulièrement qu'à son habitude...), on a le droit à des planches d'un très bon niveau, dont il assume aussi la colorisation (et j'aime bien quand un artiste maîtrise toute la partie graphique comme lui, Jamal Campbell ou Mikel Janin).

Je ne crie pas "au feu !" parce qu'après tout il n'y a pas lieu de le faire. Ce n'est pas parce que les ingrédients ont déjà servis que le plat ne sera pas bon, donc Layman peut surprendre avec cette trame classique. J'espère juste ne pas me tromper. A suivre donc.

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