vendredi 20 juin 2025

SUPERMAN UNLIMITED #2 (Dan Slott / Rafael Albuquerque)


Lois Lane se rend au El Caldero, cet Etat sud-américain sur lequel est tombé l'astéroïde rempli de kryptonite et qui l'a rendu immensément riche depuis. Le Président Castilho assure pourtant ne pas vouloir utiliser cette roche contre Superman et nie qu'elle impacte la santé humaine. De son côté, Superman apprend ce que cette situation change profondément pour lui...


Le premier épisode de Superman Unlimited m'avait laissé un sentiment mitigé : d'un côté, Dan Slott proposait une idée ambitieuse et qui assurait de changer radicalement la situation du héros quand, de l'autre, il livrait un premier numéro très rétrospectif sur la carrière du man of steel. Tout, en somme, restait à faire.


Dan Slott passe vraiment la deuxième ce mois-ci en explorant les conséquences de l'événement qu'il a mis en place : désormais, c'est (quasiment) open bar pour tous ceux qui voudraient de la kryptonite et donc Superman est plus vulnérable que jamais. A moins qu'il ait subi quelques changements très profonds suite à son exposition prolongée à cette roche...


A chaque fois qu'un scénariste a voulu ôter ou, surtout, ajouter un (ou des) pouvoir(s) à Superman, le lecteur en premier s'est interrogé comme Supergirl et Connor Kent ici : ne les a-t-il pas tous ? En effet, il peut voler, il a une force incroyable, il peut souffler un air glacé, ses yeux lancer des rafales thermiques, il est presque invulnérable. Seules la magie et la kryptonite lui font peur.
 

Alors autant le faire évoluer dans un monde où la kryptonite est facile à se procurer est intéressante, autant modifier les pouvoirs de Superman est casse-gueule. Dan Slott trouve pourtant une parade assez ingénieuse, comme Geoff Johns en son temps, pour à la fois affaiblir et renforcer Superman. Mais sans tout à fait convaincre que cette idée peut fonctionner sur le long terme.

Petit spoiler donc : Batman explique à Superman que son exposition prolongée à la kryptonite quand il a a voulu empêcher l'astéroïde de s'écraser sur Terre a modifié sa sensibilité. Il a en quelque sorte développé des anti-corps qui lui permettent d'être immunisé. Mais pendant un court laps de temps seulement (3 minutes). Passé ce temps, il devient un homme comme les autres, sans pouvoir.

Visuellement Rafael Albuquerque et son coloriste Marcelo Maiolo donnent à Superman un look entièrement doré, surprenant mais, disons-le, assez kitsch. J'aurai préféré quelque chose d'un peu moins bling-bling, même si un Superman argenté aurait sans doute trop évoqué le Surfeur d'Argent. D'ici à ce qu'un super-vilain ne soit pas convaincu que Superman est en or et veuille en faire des lingots...

Toutefois, c'est un gimmick très "Slottien", lui qui s'est beaucoup amusé quand il écrivait Amazing Spider-Man à changer le costume iconique du tisseur. Il faudra quand même dépasser le côté gadget et ne pas recourir trop fréquemment à cette astuce pour rendre plus fragile ou solide Superman au grè de ses mésaventures. Et voir aussi si les autres scénaristes tiennent compte de cette transformation.

Car, même s'il est encore tôt, on n'a pas l'impression que les séries où apparaît le man of steel ont intégré ce qu'a imaginé Slott : Joshua Williamson est bien trop occupé avec ses propres intrigues qu'un tel ajout encombrerait, et pas dit non plus qu'on voit ce golden Superman dans les pages de Justice League Unlimited.

C'est pourquoi je me demande s'il n'aurait pas mieux valu développer ce titre hors continuité (quitte à en faire la première ongoing du Black Label par exemple) parce que ce que Slott a établi ne me semble pas parti pour devenir canonique et même partagé. Quand il avait créé le Superior Spider-Man, chez Marvel, tout le monde avait joué le jeu. Pas sûr que DC actuellement veuille le faire.

Toutefois l'épisode avance des pistes intéressantes à partir de là : le président d'El Caldero n'est pas si désintéressé qu'il le prétend, la présence du Creeper (et de son alter ego, l'éditorialiste polémique Jack Ryder que Clark Kent a un peu humilié) accroche l'attention, et l'apparition d'un vilain bien connu à la fin promet.

En outre, même si je reste déçu de la prestation d'Albuquerque et de Maiolo, la partie graphique est très dynamique. Résultat : ça progresse bien, mais avec un pitch pareil, Superman Unlimited est une vraie curiosité.

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