vendredi 20 juin 2025

TITANS #24 (John Layman / Pete Woods)


Les Titans rentrent à leur base après s'être faits corriger par le Syndicat du Crime formé par Deathstroke. Ce dernier et ses complices les attendaient et ils ont profité des erreurs de leurs adversaires. Les Titans s'interrogent : auraient-ils dû emmener avec eux Vanadia ?


C'est un excellent épisode que ce pénultième numéro avant la fin de la première saga signée John Layman. Le scénariste n'a pas toujours été si bien inspiré, mais, là, je m'incline. Il m'a bien eu. Est-ce suffisant pour reconsidérer ma décision d'arrêter Titans au #25 ? Non. Mais au moins j'ai maintenant bon espoir qu'il conclura son histoire de belle manière.


Ce qui m'a bien plu, c'est, curieusement, que Layman n'a pas eu peur de montrer ses héros défaits, vaincus, et à plate couture. Non pas que j'ai quelque chose contre les Titans, mais je trouve que les comics négligent les vilains et particulièrement les équipes de vilains. Celles-ci semblent souvent trop faciles à battre. Et là, ce n'est pas le cas.


Layman a patiemment, parfois un peu trop lentement je le pense, construit de Syndicat du Crime piloté par Deathstroke et je n'étais pas convaincu par les membres qu'il choisissait. Mais j'avais tort : le scénariste a su composer une formation de vilains efficace et complémentaire, à même de poser de vrais problèmes aux Titans. C'est donc une bonne équipe de vilains.


L'autre point fort de cet épisode, encore plus inattendu, c'est ce que fait Layman de Vanadia. Ce personnage apparu durant le run de Tom Taylor, qui n'est rien d'autre qu'une version féminine d'Amazo, boostée par les soins de Cyborg, me paraissait être une addition très bizarre aux Titans. Mais elle devient ici un ressort dramatique avec lequel il faut compter.

Layman construit son script comme un flashback : quand l'épisode démarre, les Titans ont déjà mordu la poussière et sont revenus à leur Tour pour débriefer ce qui n'a pas marché. On voit les erreurs qu'ils ont commises, notamment celles de Beast Boy qui a voulu neutraliser seul Deathstroke (avec lequel il a un très vieux contentieux) avant d'être troublé par Terra (son premier amour).

Le lecteur constate comme les Titans que leur descente a été un fiasco pour des raisons évidentes. j'ai apprécié aussi le fait que Starfire s'interroge sur l'opportunité d'appeler la Justice League en renfort et que Arsenal s'y refuse en expliquant que cela donnerait raison à ceux qui les pensent incapables d'opérer sans leurs mentors.

Layman est en fait très juste sur les faits : ce que se disent ses personnages est toujours pertinent, y compris quand Vanadia entre en contact avec le Syndicat du Crime. Mais je ne veux pas trop en dire. C'est simplement très bien écrit, et on peut juste regretter que le scénariste ne ne soit pas montré plus concis dans le développement de son intrigue pour en arriver là.

Au dessin, Pete Woods est lui aussi en grande forme. Lui aussi a été inégal sur ses épisodes mais il a trouvé le bon dosage. Son découpage est fluide, énergique, ses personnages ont gagné en sobriété, ses compositions sont très lisibles et équilibrées. Tout ça peut paraître relever de l'évidence, mais c'est bien de cela le souci : la série s'est un peu perdu en route avant de revenir dans le droit chemin.

Je ne sais pas si, après la fin de ce grand arc, commencé il y a 9 mois, la série repartira sur une autre grande saga. Si j'étais sûr que Layman soit plus modeste, je continuerai avec plaisir. Mais dans le doute... Et puis je dois faire de la place et Titans fera partie des séries que je vais sacrifier pour ça.

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