Les Néo-Dieux de New Genesis atterrissent sur Terre en Inde. La Justice League est là pour les accueillir, mais également l'agent Chase du D.E.O. qui souhaiterait les placer en quarantaine en attendant de savoir quoi faire d'eux...
Avec ce septième épisode, on entre clairement dans le second acte de la mini-série écrite par Ram V. L'action s'est en effet déplacée pour aboutir sur Terre après la débâcle de New Genesis contre l'attaque mené par Karok Ator. Mais que faire de tout un peuple de dieux déplacés sur notre planète ? Surtout quand leur chef, Izaya le Haut-Père, semble avoir baissé les bras...
Ram V n'est pas le premier à aborder une telle situation. Souvenez-vous quand, en 2008, J. Michael Straczynski écrivait le début de son run sur Thor, il plaçait Asgard dans une plaine de l'Oklahoma et observait la cohabitation entre des dieux nordiques et la population voisine du patelin de Broxton... Il ne s'agit pas ici de dire que Ram V a copié JMS mais de dire que le motif se répète.
Il faut apprécier cette situation autrement : dans le monde des comics super-héroïques, les simples humains, comme vous et moi, côtoient des quasi-dieux en la personne des surhumains dotés de super-pouvoirs. C'est déjà un peu comme si des dieux se mêlaient à la population. Et quand ces surhommes affrontent des dangers, les humains observent, terrifiés et fascinés à la fois, ce spectacle.
Dans le Thor de JMS, on voyait assez peu de réactions entre les asgardiens et les autorités humaines, tout juste Iron Man (à l'époque directeur du SHIELD) convenait-il avec Thor de faire de Asgard une sorte d'ambassade, donc un territoire à part. Mais ici, avec New Genesis, la situation est différente et c'est ce que Ram V esquisse dans cet épisode.
Le DEO (Department of Extranormal Operations) s'en mêle rapidement par la voix de l'agent Chase. Pour cette agence gouvernementale, il est hors de question de laisser circuler librement une telle population dans la nature, même si New Genesis a atterri en Inde et pas aux Etats-Unis. Elle souhaiterait les confiner en attendant que leur sort soit statué.
La Justice League, par la voix de Superman (lui-même tombé sur Terre à ses origines), tente d'apaiser les deux camps (Orion monte vite dans les tours quand il voit des soldats pointer leurs mitraillettes sur son peuple). Mais c'est du Green Lantern John Stewart que viendra une sorte de solution intermédiaire, quoique certainement précaire.
En effet, si New Genesis a atterri, quid des ressortissants d'Apokolips ? Metron est le vrai maître de la partie, toujours un coup en avance, et son objectif concerne l'enfant-dieu protégé par Mister Miracle et épargné par Orion... Pas difficile d'imaginer ce à quoi cet enfant est promis et ce que cela va ajouter à la crise. Mais c'est tout de même très accrocheur.
Ram V livre un chapitre de transition qui met en place un tout nouveau statu quo pour ces personnages et confirme qu'ils vont désormais interagir beaucoup plus avec le reste du monde dans l'avenir. C'était le but du scénariste et de DC avec cette série, et la tournure des événements entérine ce plan. Reste, comme toujours à savoir, comment, une fois la série terminée, comment les autres auteurs l'exploiteront (s'ils l'exploitent). A moins que Ram V continue de s'en occuper...
Après le précédent numéro qui a beaucoup divisé à cause des planches de Felipe Andrade (bien que, pour ma part, je les ai trouvées magnifiques), on revient à quelque chose de plus classique. Travis Moore illustre les trois premières pages dans son style très élégant et académique pour une scène elle-même très accessoire.
Puis Evan Cagle reprend la main. C'est l'occasion pour lui de montrer ce qu'il sait faire avec d'autres personnages, plus iconiques, plus emblématiques, plus populaires, puis que la Justice League est présente. Il s'en sort très bien, épurant plus qu'à l'accoutumée (mais c'est le script qui veut ça puisque l'action cède la place aux dialogues).
Toutefois, quand il met en scène Metron, Cagle se fait à nouveau plus pointilleux sur les détails. Le visage du néo-dieu ressemble à une gravure impassible, tout le caractère calculateur du personnage est merveilleusement incarné. De même la détresse d'Orion quand il apprend ce qui est arrivé à Lightray est exprimé avec une puissance remarquable.
The New Gods ne plaira pas à tout le monde, certains diront même que l'esprit de Kirby est détourné. Mais je trouve que le travail de Ram V, Evan Cagle et leurs invités est rafraîchissant et passionnant. Il a en tout cas le mérite indéniable de positionner ces personnages de manière inédite et durable dans le DCU.
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