Les chefs des tribus d'insectes se réunissent pour s'accorder sur un plan pouvant tuer Sidney Slaymaker. Wysta affronte les gardiens du couvent qui ne veulent pas la voir réintégrer ses rangs. Slade parcourt un labyrinthe au bout duquel une énorme surprise l'attend. La mère de Slade et Sidney veut convaincre la police que son fils n'a pas fugué mais qu'il est introuvable...
Le succès commercial (et critique) de Bug Wars a quand même dû surprendre ses auteurs, mais il va leur permettre de poursuivre leur récit. En effet, comme ils l'ont confirmé sur les réseaux sociaux, ces six premiers numéros constituent le Livre 1 de la série. Mais ils n'ont pas (pas encore) précisé à quand sortirait le Livre 2 (même s'ils vont certainement faire un break avant de s'y coller).
Subséquemment, ce succès va certainement convaincre un éditeur français de traduire Bug Wars dans les prochains mois et il faudra, vraiment, que vous guettiez les annonces sur les sites d'infos comics hexagonaux. Car outre le fait que c'est un de mes coups de coeur de 2025, c'est surtout une excellent production.
Alors que le mois prochain s'achèvera donc le premier acte de cette intrigue, fort logiquement Jason Aaron avance ses pions en vue de cette conclusion. Les protagonistes sont tous à un tournant : une guerre se prépare contre le grand annihilateur des insectes, Wysta se bat contre ceux qui l'ont banni de sa tribu, et Slade va faire une découverte qui va, réellement, tout changer pour lui.
Ce n'est sans doute pas l'épisode le plus original mais il demeure très efficace. Les diverses pistes narratives convergent tout en ménageant un énorme twist qu'on ne pouvait pas voir venir et qui méritera une explication à la hauteur. Sur ce dernier point, Jason Aaron a intérêt à ne pas se planter, au risque de bousiller une grande partie de la qualité de Bug Wars.
D'un point de vue visuel, il n'est difficile d'affirmer que c'est certainement le meilleur travail de Mahmud Asrar (même si je n'ai pas lu les tomes de Conan qu'il avait réalisés, déjà avec Aaron). Mais on sent que c'est son dream project, quelque chose de fait sur mesure pour lui et il honore le script avec toute l'énergie qu'il a.
Prenez par exemple le combat de Wysta avec les gardiens du couvent : c'est dynamique, le découpage est toujours clair, précis, il y a à la fois de la violence et de la fluidité dans le mouvement. Prenez encore le périple de Slade dans le labyrinthe : Asrar imagine des décors à la fois exotiques, dangereux, singuliers, et il emploie des angles de vue pour les rendre encore plus spectaculaires.
Même quand il revient dans un cadre plus familier, comme la maison de Slaymaker où la mère explique à des policiers que son fils a disparu mais pas fugué et que Sidney, excédé par la nonchalance des flics, sort, Asrar parvient à exprimer toute la tension et la frustration des personnages qui n'en savent pas autant que nous.
Et pour soutenir ces efforts graphiques, Asrar profite du savoir-faire de Matthew Wilson, qui créé des ambiances bien distinctes, sans forcer sur les nuances de sa palette, mais de manière toujours très évocatrice. C'est aussi une belle BD.
Tout cela doit vous convaincre, je l'espère, de ce que Bug Wars propose. C'est un divertissement, mais aussi un récit initiatique, une épopée, avec des acteurs inattendus, une intrigue bien tricotée, et tout ça emballé avec des illustrations de première classe. Immanquable.
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