Amadeus Cho et Jennifer Walters accompagnent Bruce Banner sur Sakaar En Nevo pour y assister aux funérailles du second fils de Hulk, Hiro Kala. Celui-ci, comme l'expliquent des médecins-légistes, que la victime a été empoisonnée. Hulk part pour le siège du conseil galactique avec Amadeus, laissant She-Hulk sur Sakaar afin d'assurer le maintien de l'ordre.
Mais là-bas, J'son et son fils Peter Quill sont au chevet de l'impératrice Victoria de Spartax, également empoisonnée. Star-Lord tente de convaincre Richard Rider/Nova de mener l'enquête mais il refuse d'être mêlé aux affaires de J'son et Peter. Par ailleurs, une réunion du conseil doit se tenir mais la délégation du Wakanda fait savoir qu'elle ne s'y rendra pas.
La mort de Victoria et les conclusions des médécins-légistes forcent J'son à ouvrir la réunion des chefs d'Etats de la galaxie en affirmant que le coupable est parmi eux. Mais la situation va connaître plusieurs rebondissements...
C'est parti pour l'event cosmique de Marvel. Un petit event qui ne comptera que quatre épisodes, mais qui, en vérité, serviront de rampe de lancement pour des spin-off (deux ont déjà été annoncés) et plus globalement pour relancer toute cette collection de titres "spatiaux". Tout cela s'inscrit dans le nouveau job de Jonathan Hickman qui consiste à lancer des concepts que d'autres poursuivront.
L'argument est très simple : plusieurs régents galactiques sont assassinés, tous de la même manière (par empoisonnement). Qui commet ces crimes ? Et pourquoi ? Dès la fin de l'épisode, un coupable est désigné, que toutes les preuves accablent. Mais bien sûr, le lecteur se doute bien que ça ne peut pas être si simple. On est donc clairement dans un récit policier avec un cadre géopolitique et s.-f..
On est donc aussi dans quelque chose de typiquement à la (dé)mesure de Hickman, world-builder (et destroyer) par excellence. Mais on se souvient aussi que le même Hickman avait tenté quelque chose de similaire avec son projet G.O.D.S. en 2023, revisitant le panthéon de Marvel, et si j'avais beaucoup aimé pour ma part, il faut bien reconnaître que j'étais un peu le seul.
Personne, à part un peu Al Ewing dans Immortal Thor, n'avait été inspiré par ces personnages, leur revisite, et visiblement le succès commercial n'avait pas été suffisant pour générer une suite. Et désormais Hickman refuse d'assumer une collection de séries (n'étant pas en mesure de diriger une troupe d'auteurs comme un editor et donc de leur imposer sa conception d'ensemble).
En fait, la génèse de Imperial remonte aux épisodes que Hickman écrivit pour New Mutants au début de l'ère Krakoa : il avait envoyé les héros dans l'espace, plus précisément sur le monde-trône Shi'ar de Chandilar, pour y orchestrer les retrouvailles de l'équipe (et de Sunspot en particulier) avec leur ami Cannonball, marié à un membre de la garde impériale.
Hickman avait prévu de continuer cette histoire qui aurait abouti à l'accession au trône Shi'ar du couple Sunspot-Deathbird. Mais, accaparé par la série X-Men (puis le crossover X of Swords), il s'est fait griller la politesse par l'editor Jordan White qui a nommé Vita Ayala scénariste de New Mutants et a entraîné la série dans une direction totalement différente, oubliant Sunspot et Cannonball.
Depuis, Hickman a reconnu que l'expérience X-Men avait été sa plus grande déception professionnelle (sans toutefois égratigner personne, mais évidemment tout le monde sait désormais que lui et White ont été en désaccord et que l'auteur a préféré en rester là en concluant son run avec la mini Inferno). Toutefois, Imperial ressemble à du recyclage.
L'intrigue met en scène plusieurs protagonistes que Hickman réemploie comme si leurs dernières aventures dataient d'un certain temps : il y Hulk mais tel qu'on l'a connu durant Planet Hulk (par Greg Pak en 2009), il y a Black Panther (mais tel que Ta-Nehisi Coates l'a dirigé dans son run en 2018), il y a Star-Lord (mais sans les Gardiens de la Galaxie), Nova, les Shi'ar, Hulkling et Wiccan et leur alliance Kree/Skrull...
Et il est aisé de voir que, pour Imperial, Nova et Star-Lord, jouent les rôles qui devaient être prévus pour Cannonball et Sunspot - reste à voir si Star-Lord finira à la tête de la garde impériale Shi'ar (ce serait étonnant puisqu'il est prince héritier de Spartax) ou Nova marié à l'une de ses membres ((tout aussi improbable).
Certains lecteurs amateurs de sagas cosmiques compareront immanquablement Imperial avec les différentes sagas Annihilation du temps de Dan Abnett et Andy Lanning, quand les deux auteurs avaient la main sur le cosmique Marvel à coup d'events comme Jim Starlin avant eux. Mais comparaison n'est pas raison.
D'autres, comme moi, trouveront aussi que Hickman marche dans ses propres pas puisque dans ses runs sur Fantastic Four et Avengers, il explorait déjà beaucoup le registre cosmique, avec ambition, et, dans sa production indé, on pense notamment à Decorum. C'est une impression étrange que de voir un auteur, non pas se répéter, mais "juste" amorcer quelque chose qui se veut aussi grand alors qu'on l'a aimé quand il s'en chargeait complètement.
Et ce sentiment domine à la lecture. Hickman est vraiment là pour poser quelque chose d'intéressant, mais pas forcément de manière très investie. Ce premier épisode a beau faire 55 pages, sa trame est étonnamment simple, basique. Il y a quelques surprises niveau casting donc, mais rien de transcendant. On a vraiment la sensation de lire le pilote d'un feuilleton dont le maître d'oeuvre ne restera pas. Etrange.
Au niveau du dessin, deux artistes se relaient : on sent que Marvel n'a plus sous la main un bonhomme capable de tout faire tout seul - Valerio Schiti n'étant plus libre (il est l'artiste du prochain volume de Captain America, qui débute le mois prochain), Javier Garron non plus (il a préféré Godzilla vs the Marvel Universe à ça...), Pepe Larraz et RB Silva pas davantage...
Et il faut bien avouer que j'ai été déçu de voir Imperial entre les mains d'Iban Coello (Fantastic Four, Venom) et Federico Vicentini (Miles Morales : Spider-Man). Le résultat est tout de même très moyen, au mieux quelconque, au pire bâclé, en tout cas sûrement pas à la hauteur d'un auteur comme Hickman et d'un projet de ce calibre qui aurait mérité plus d'expérience et de talent.
Coello s'occupe des scènes avec les Hulk, Vicentini du reste. Coello a un style soigné, appliqué, avec des lignes courbes, du dynamisme, mais ça ne vole pas bien haut, ça manque cruellement de souffle, de puissance. Vicentini a un style plus lâché, nerveux, avec des traits plus anguleux, mais surtout un manque de soin dans les finitions, un découpage brouillon.
C'est à l'image de ce que Marvel peut proposer de plus générique, sans aucun génie, sans rien qui transcende le script, génère un effet "wahou". Un comble pour quelque chose qui se veut le renouveau du cosmique Marvel. Mais la norme esthétique de Marvel aujourd'hui où très peu d'artistes sont capables de vous épater par leur narration ou leurs représentations.
Ce qui manque en fait à Imperial, c'est de l'investissement. Marvel dit compter dessus pour exploiter cette zone de leur univers, mais sans s'en donner les moyens. Hickman ne veut plus rêver qu'il puisse piloter une collection de séries. Les deux dessinateurs sont dans la moyenne (basse) de ceux qu'on trouve chez l'éditeur. Personne ne paraît réellement envie d'être là.
Et le lecteur, du coup, se sent embarrassé. Ce n'est pas mauvais ni affreux, mais ce n'est pas le grand frisson. On va voir ce que réserve la suite, ce sera vite vu avec trois autres numéros (je n'ai pas l'intention de lire les spin-off, j'étais déjà pas motivé avant, alors maintenant...), mais c'est assez terrible de ne déjà plus en attendre grand-chose. Imperial sera-t-il le nouveau G.O.D.S. ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire