jeudi 19 juin 2025

DETECTIVE COMICS 1098 (Tom Taylor / Lee Garbett)


Le Pingouin a été enlevé par l'organisation Elixir comme Harvey Bullock, mais ce dernier a été emmené dans un autre véhicule. Batman fait donc équipe avec le Pingouin qui veut corriger ceux qui s'en sont pris à lui car il a osé leur résister...


J'ignore ce que va donner la relance de la série Batman en Septembre par Matt Fraction et Jorge Jimenez, mais disons-le simplement : je n'aimerai pas être à leur place. D'abord parce que les épisodes actuels de Batman (la suite de Hush) par Jeph Loeb et Jim Lee ont pris beaucoup de retard et donc les fans devront jongler avec deux séries Batman simultanées et sans rapport.


Ensuite, parce que, à côté de ça, ils devront composer avec Detective Comics, le titre historique, que Tom Taylor a en charge depuis quelques mois et sur lequel il m'impressionne. Alors bon, ces inquiétudes n'en sont pas vraiment parce que Matt Fraction avance avec un projet prometteur, que je ne lis pas Hush 2, et que Detective Comics donne à lire un autre Batman (le détective).


Et ce 1098ème épisode poursuit sur l'excellent run en cours. Taylor semble bien parti pour développer une intrigue au long cours dont l'organisation Elixir est le fil rouge (un peu comme le méchant Heartless l'était sur son run avec Nightwing). Sauf que le scénariste maîtrise bien son affaire et se permet même de donner à son Batman quelques notes d'humour bienvenues.


Que ceux qui adorent le Batman bougon, ombrageux, ne s'alarment pas pour autant, Taylor ne lui donne pas des dialogues remplies de plaisanteries, mais cet épisode indique bien ce que l'auteur apporte au personnage et qui n'est pas hors sujet : ce n'est d'ailleurs pas tant Batman que les situations auxquelles il le confronte qui invitent à sourire.

Ainsi voilà le dark knight obligé de faire équipe avec le Pingouin. Ce duo mal assorti s'avère pourtant redoutable dans l'action et poursuit le même adversaire. Taylor en profite donc, à plusieurs reprises, pour ironiser sur cette association, comme quand Oswald Cobblepot demande à Batman de l'emmener avec lui au lieu de laisser aux abords d'une forêt abritant (peut-être) des ours... Et que Batman lui répond qu'il n'y a pas d'ours dans ce coin. Mais des loups.

Plus loin, alors qu'ils doivent se hisser sur le toit d'un entrepôt, le Pingouin est embarrassé à l'idée d'être collé à Batman pendant ce court voyage. Résultat : Batman le tire derrière lui en le tenant par le col de son manteau. Puis, plus loin encore, alors qu'ils sont dans la place, mais assiégés par des hommes en armes, le Pingouin trouve une mitraillette. Hors de question de tirer dans le tas pour Batman... Qui rend à Cobblepot son parapluie pour se défendre.

Taylor ne se moque pas de Batman ni ne cherche à ridiculiser le Pingouin, mais il souligne l'absurdité de leur duo, leurs différences de méthodes, et les quiproquos que cela engendre. Ce n'est pas sarcastique mais très drôle, et sans sacrifier à l'action, au suspense (il s'agit quand même de délivrer Harvey Bullock en train d'être torturé).

Lee Garbett illustre ça avec sobriété, conscient qu'il est inutile d'en rajouter. Le script fonctionne tellement bien que le dessin n'est là que pour le servir. Parfois Garbett fait preuve d'un peu trop de nonchalance à mon goût : il y a des finitions bâclées, un minimalisme dans les expressions, des décors trop peu travaillés. Mais ce manque d'investissement ne saurait gâcher le plaisir de la lecture.

De toute façon, l'objectif est ailleurs : d'une part parce qu'on sait très bien que cet arc est surtout là pour faire la transition entre le précédent et le prochain, et d'autre part parce que, dans deux mois, Detective Comics fêtera son 1 100ème numéro. Un anniversaire qui sera riche en invités et en surprises, mais qui devra surtout faire le pont entre ce qui a déjà été accompli et la suite.

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