mercredi 8 mai 2024

BIRDS OF PREY #9 (Kelly Thompson / Jonathan Case & Gavin Guidry)


Barbara Gordon ayant disparu à travers un portail transdimensionnel, les Birds of Prey suivent Black Canary qui est partie à sa recherche. Elles atterrissent dans un endroit très étrange et très sombre où elles ne tardent pas à retrouver leur amie. Pendant ce temps, Meridian appelle Zealot en renfort...


Ce neuvième épisode ouvre le troisième arc narratif de la série, qui comptera cinq chapitres. Kelly Thompson reprend le récit exactement là où elle l'avait laissé il y a un mois quand Barbara Gordon a été aspirée dans une autre dimension à travers un portail.


On sait qu'un voyageur temporel lui en veut et plus généralement aux Birds of Prey, même si on ignore l'identité de cet ennemi et ses motivations. Kelly Thompson semble vouloir entretenir ce mystère encore quelque temps si on en juge par le contenu de cet épisode, plutôt nébuleux.


La scénariste, en effet, ne facilite pas la tâche ni à ses héroïnes, ni à ses lecteurs, encore moins au critique. Certains trouveront que ça fait beaucoup, et même trop, ce que je ne suis pas loin de penser.  Il faut être d'humeur joueuse pour suivre cette aventure qui est pourtant menée sans temps mort, ce qui est un avantage non négligeable, et non sans humour, ce qui est encore mieux.


On ne sait donc ni où ont atterri les BoP, ni si Barbara Gordon s'y trouve, car, mini-spoiler, ce n'est pas la vraie Babs qu'elles localisent dans un puits. Ce qui fournit à Thompson une excuse, facile, pour sortir un de ses monstres géants dont elle raffole et qui va obliger ses héroïnes à se battre - surtout Black Canary, remontée, si j'ose dire, comme un coucou.

Tout indique donc qu'on va passer un moment dans cet arc à sauter de dimension en dimension, avec quelques surprises à la clé. Une sorte de mécanique à la Sliders (pour ceux qui, comme moi, sont assez vieux et téléphage pour se souvenir de cette excellente série). Ce n'est pas forcément désagréable, à condition toutefois que le scénario ne s'en contente pas et que l'intrigue progresse et aboutisse à un face-à-face avec ce mystérieux adversaire.

En revanche, ce qui fonctionne pleinement et facilement, c'est la façon dont Thompson anime cette équipe de super-héroïnes dysfonctionnelle mais solidaire dans les épreuves. Chacune est soigneusement caractérisée et les interactions entre les filles sont savoureuses. On pouvait craindre que, amputé de fortes personnalités comme Harley Quinn et Zealot, cette nouvelle formation soit moins tonique, il n'en est rien.

En vérité, Thompson trouve toujours le moyen de glisser quelques vannes telles qu'on imagine un girls band s'en échanger. Vixen par exemple bénéficie de quelques répliques piquantes, le duo Barda-Batgirl est toujours aussi drôle, Sin et Maegara sont prometteuses. Black Canary apparaît comme l'élément le plus sérieux parce qu'elle culpabilise au sujet de Babs Gordon.

Au dessin, Leonardo Romero toujours aux abonnés absents (même s'il signe la couverture), ce sont deux artistes qui le remplacent. Ou plutôt un artiste et un figurant. En effet, Gavin Guidry ne produit qu'une poignée de planches, celles situées dans notre dimension avec Meridian qui demande l'aide de Zealot. Le résultat n'est pas déplaisant mais un peu fade et parfois maladroit (Grifter ressemble beaucoup trop à Oliver Queen/Green Arrow et j'ai failli me demander ce que ce dernier fichait là).

Jonathan Case dessine donc le reste, soit les 3/4 de l'épisode, et là, c'est une toute autre affaire. Le trait est beaucoup plus assuré, les compositions plus soignées, le découpage plus vif et réfléchi à la fois. Cela m'a évoqué Jaime Hernandez, le dessinateur de Love & Rockets, et c'est un compliment. Il utilise une ligne claire avec des à-plats noirs profonds, si bien que ses pages auraient presque pu être directement publiées en noir et blanc, car la colorisation de Jordie Bellaire n'y ajoute franchement pas grand-chose.

Guidry et Case illustreront l'entièreté des cinq épisodes de cet arc, et ma foi, si Romero ne devait pas revenir comme artiste régulier, j'aimerai assez que Case lui succède à temps plein parce que je trouve son style très séduisant, il est à l'aise avec les personnages dont il a redesigné les costumes (puisque dans la dimension où les BoP ont atterri, leurs looks ont changé) avec talent.

Narrativement, c'est donc un peu sur la corde raide (mais ce n'est que le début de cette histoire). Graphiquement, c'est accrocheur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire