vendredi 18 octobre 2024

CATWOMAN #69 (Torunn Gronbekk / Fabiana Mascolo)


Selina Kyle apprend la mort d'Evie Hall à Berlin. Or Evie Hall était une de ses fausses identités. La veille au soir, Selina avait été prise pour cible lors d'une réception chic et ensuite elle a remarqué des policiers en faction devant chez elle qui ont été peu après abattus. En rentrant chez elle, elle surprend un tueur à gages...


Cela faisait un moment que j'avais lâché l'affaire avec Catwoman : le run de Joelle Jones m'avait vite découragé, celui de Ram V séduit mais il l'avait abrégé à cause du crossover Fear State, puis celui de Tini Howard ne m'a pas accroché. Cette dernière vient de quitter le titre et DC a souhaité continuer avec une nouvelle scénariste, Torunn Gronbekk, transfuge de chez Marvel (comme Kelly Thompson).


C'est un vrai pari parce que Gronbekk n'a jamais eu l'occasion de briller chez Marvel où elle a notamment remplacé Donny Cates (après son accident) sur Thor. Celle qui est également peintre portraitiste a donc l'occasion de prendre sa revanche avec une série en vue, un peu comme Kelly Thompson (bien que celle-ci ait eu une carrière plus positive auparavant).
 

Comme Joelle Jones, c'est également une artiste qui se charge des visuels de la série : Fabiana Mascolo est une inconnue, sauf pour ceux qui lisent les comics Firefly (chez Boom ! Studios, d'après la série de Joss Whedon) notamment. Elle s'est beaucoup investie dans ce projet en redesignant le costume de Catwoman pour un résultat que je trouve très concluant.


Les présentations étant faites, que penser de ce 69ème épisode ? Même si le chiffre peut faire fantasmer, il n'est pas question de sous-entendus érotiques ici. D'entrée de jeu, Gronbekk semble vouloir remettre Catwoman au premier plan, sans second rôle, sans Batman dans les environs (même si le Bat-signal apparaît). En vérité, et même si la comparaison peut sembler écrasante, c'est à Hitchcock que fait penser la proposition de l'auteur.

Parce que Hitchcock avait, parmi ses figures favorites, celle de l'innocent accusé à tort, et c'était d'autant plus captivant quand l'innocent n'avait pas l'air... Innocent. Voyez Les 39 Marches, La Mort aux Trousses, La Main au Collet... Et le héros de La Main au Collet justement était un cambrioleur à la retraite sur la riviera qui, au temps de sa gloire, était surnommé... Le Chat !

Donc, après une scène d'ouverture où Selina Kyle, qui porte un bandage à l'épaule gauche, apprend qu'une certaine Evie Hall vient d'être tuée à Berlin. Sauf que Evie Hall était un des noms d'emprunt de Selina, et donc quelqu'un a tué une innocente en pensant sûrement tuer Catwoman. Et c'est d'autant plus certain que la veille au soir, Selina a connu des heures agitées où la police planquait devant chez elle, où elle a failli être abattue par un sniper et où elle a surpris un mercenaire à son domicile...

Gronbekk envoie donc Selina, dûment grimée, en cavale. Mais surtout à la recherche de ce qui ressemble fort à un complot pour l'éliminer. C'est très malin, très habile, et surtout très efficace. La rythme est vif, on ne s'ennuie pas une minute et l'intrigue a ce qu'il faut de tordu pour nous donner envie de lire la suite.

Comme on ne quitte jamais Selina/Catwoman des yeux (même quand elle n'est pas présente, elle apparaît sur des écrans de contrôle), le travail de Fabiana Mascolo est de la mettre en valeur. Elle y réussit fort bien, que ce soit pour la montrer dans tout son glamour en tant que Selina Kyle que dans sa combativité en tant que Catwoman.

Le découpage est superbement dynamique, c'est l'école italienne dans ce qu'elle produit de meilleur, avec cette science de la composition, de la valeur des plans. Je ne veux pas trop m'enflammer car cela demande à être confirmé, mais Mascolo pourrait bien devenir une de ces révélations qu'on n'attendait pas et qui s'impose vite. Et les couleurs de Patricio Delpeche mettent vraiment son trait en valeur.

J'ai un très bon pressentiment - je la sens bien, cette équipe créative. Et on peut louer DC pour ne pas avoir eu le réflexe stupide de repartir d'un n°1 : c'est le signe, selon moi, que les lecteurs font confiance aux auteurs d'une série plus qu'au coup publicitaire d'un relaunch. Et c'est aussi une manière de respecter l'historique d'un titre sans le saucissonner. 

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